Les romans de Supermelo

Je mettrais ici mes romans, le premier "la musicienne" est terminé, le deuxième parlera de ce qui m'est arrivé avec une fille, mais en changeant les noms.
Le troisième, "Tyrannie" est en cours.

Le début de "La musicienne" se trouve ici --> [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Cette fois, tout était prêt, l’appareil photo avait de la place dans sa mémoire, sa batterie était chargée à bloc, elles avaient fait le plein dans la voiture de Corky, changé les pneus. Elles arrivaient au rendez vous d’Alicia avec son amant. Dans un parking, vers 23 heures. Il faisait sombre et il fallait mieux ne pas activer le flash. Elles arrivaient derrière la voiture d’Alicia. Cette dernière entraînait Marc dans la voiture. Ils commençaient à faire leur petite affaire. Ava s’avança pour prendre des photos , mais soudain, elle vit quelque un s’avancer vers la voiture. Elle recula pour pas que cette personne ne la voit. Elle reconnut cette personne, elle retourna vite dans la voiture de Corky.
« Que se passe t’il Ava ?
- T’occupe fonce !!! »
Elle fit une rapide marche arrière et retourna chez elle.
« Qu’est-ce qu’il y a eut cette fois ? Tu pouvais facilement prendre des photos discrètement et repartir.
- Oui, mais elle était présente elle aussi !
- Qui ?
- Dolorès.
- Non !
- Si.
- Mais dans ce cas, il y a des chances qu’elle la quitte si elle l’a vue la tromper !
-J’espère. Bon allez, c’est pas tout mais il se fait tard. Je vais me coucher. Bonne nuit vous deux.
-Bonne nuit. »

Le lendemain, Ava se réveilla vers 6 heure du mat en entendant Dolorès gueuler. Apparemment, elle n’était pas vraiment contente de ce qu’elle avait vu. Alicia ne répondait pas avec son habituelle arrogance , elle se faisait toute petite. Ava essayait d'écouter mais on les voyait seulement et entendait crier Dolorès mais c'était incompréhensible. Elles partirent dans une autre pièce, du coup, Ava ne les vit plus. Elle se demandait ce qui allait se passer, quand est ce que Dolorès la quitterait, viendrait elle tout de suite vers Ava ou pas.

Elle partit au boulot. Le soir, revenue à la maison, elle voulut se balader avec Corky et Violette. Mais là, ce qu'elle vit la glaça sur place. Alicia et Dolorès se baladaient main dans la main. Arrivée à leur hauteur, Dolorès la salua, mais sans plus. Elle ne l'avait pas saluée d'une voix enjouée avec un sourire comme elle le faisait avant. Cette fois, son salut était plutôt froid. Elle ne s'arrêta pas, Alicia se retourna et sourit d'un air narquois à Ava. Ava était à deux doigts de péter un cable, elle se retenait avec effort d'aller refoutre une deuxième fois son poing dans la gueule d'Alicia. Ensuite le comportement de Dolorès; elle savait qu'Alicia l'avait trompée mais elle restait avec et c'était avec Ava qu'elle devenait froide !
«Calme toi Ava, lui dit Corky une fois qu'elles furent rentrées à la maison, si ça se trouve,elle n'est et ne sera froide qu'aujourd'hui à cause d'Alicia. Ce qui fait qu'elle doit avoir cette humeur là avec tout le monde. Qui sait, elle continue peut être à réfléchir sur si elle décide de rester avec Alicia où pas.
-Moui, tu dois avoir raison. Bon j'y vais. A plus. »


Dolorès resta froide avec elle. Ava était dégoûtée. En plus elle l’avait appelée pour lui dire qu’elle cassait le groupe formé avec Dean, son copain et elle. Elle ne le lui avait même pas dit en face. Son moral baissait, et cela avait des conséquences sur son travail. Elle n’aidait plus aussi bien les enfants qui devaient être placés, pire, elle leur sappait encore plus le moral. Elle se fit virer. Plus de boulot, plus de groupe, son amoureuse qui devenait chaque jour un peu plus froide avec elle et l’évitait. Cela faisait un mois qu’elle était maintenant sans boulot. Elle ne sortait plus de chez elle, ne faisait plus rien, même pas de guitare.

Dolorès était face à Alicia. celle-ci parlait:
« Rohhhh mais pourquoi tiens tu tant à ce que je travaille ? Tu sais que je suis une fille fragile.
- Oui c’est sûr, à part quand il s’agit de s’envoyer en l’air avec le premier imbécile venu. Là c’est sûr, tu as l’énergie et le courage !
- Rohhh tu vas pas revenir là-dessus !
-Tu es paresseuse, tu m’as trompée, tu ne fous rien, même pas le ménage ou la cuisine. T’es chiante, tu gueules sur tout le monde, tu es arrogante, orgueilleuse, méchante avec les gens, pas sociable. J’en ais marre de toi. Je ne sais même pas pourquoi je suis toujours avec toi.
- Rohhh chérie !
Dolorès soupira, elle leva la tête et dit:
- Ne m’appelle plus chérie ! Je te quitte pour de bon.
- NON ! Je t’en supplie ! Ne fais pas ça, je… Je ne suis rien sans toi !
- Ben moi je pense que je me porterais mieux sans toi. Tu n’as qu’a retourner avec ton Marc !
- Arrête ! Tu ne peux pas me quitter ! Tu m’aimes trop !
- T’as raison, c’est toi qui va me quitter car je te fous dehors ! DEGAGE ! »
Dolorès attrapa Alicia, ouvrit la porte, la jeta violemment au sol, puis referma. Il pleuvait dehors, il y avait de l’orage.
« SALOPE ! Cria Alicia. TU NE TROUVERAS JAMAIS MIEUX QUE MOI ! TU LE REGRETTERAS ! JE PEUX TE L’ASSURER TU LE REGRETTERAS ! »


Une fois qu’elle fut partie, Dolorès alla chez Ava. Elle sonna. Pas de réponse. Elle sonna une deuxième fois. Pareil. Elle essaya quand même une troisième fois puis vérifia si elle avait bien fermé à clef. C’était bien fermé, rien à faire. Elle l’appela sur son portable puis sur son fix. Pas de réponse. Elle entendait le fix sonner derrière la porte. Ava ne répondait pas. Aucun moyen de la contacter. Elle se souvint soudain de la fenêtre menant vers le sous-sol. Elle alla voir si celle-ci était ouverte. Elle l’était, mais trop petite pour y passer son corps. Seulement, elle avait le bras assez long pour atteindre la poignée de la porte. Elle entra.

«Ava ?»
Elle monta, regarda dans toutes les pièces du rez-de-chaussée. « Ava ? Tu es là ?» Elle passa à l'étage au dessus, alla dans la chambre et la trouva finalement allongée sur le lit. Elle la crut d'abord endormie, puis vu la boite d'aspirine vide par terre.


Elle appela une ambulance et courût comme une folle chez Corky et Violette. Elles lui ouvrirent, Dolorès essayait de leur dire ce qui se passait mais sous le choc, elle haletait et bégayait. L’ambulance arriva quelques minutes plus tard. Ava avait pris ces pilules deux heures avant que Dolorès ne quitte Alicia. Elles montèrent toutes les trois dans l’ambulance pour accompagner Ava. Aucune d’elles ne décrocha un seul mot pendant le trajet. A l’hôpital, elles durent attendre une durée qui leur sembla une éternité. Le docteur vint leur parler;
« Ne vous en faîtes pas, elle va bien, sa vie n’est plus en danger. Seulement, étant donné que ce cas là est un suicide, nous devons la garder une semaine sans visites de l’extérieur…
- MAIS NON ! Hurla Dolorès en se levant et poussant le docteur.
- Madame, je vous serais gré de vous calmer ! Ou sinon j’appellerais une équipe qui vous calmera autrement »
Dolorès regardait le médecin d’un regard haineux Corky mit sa main sur son épaule.
« Viens, ça ne servira à rien de s’énerver contre lui. On aura beau tout faire, Ava devra rester une semaine ici. »
Dolorès soupira.
« Mouais. » Répondit Dolorès le regard toujours pointé sur le docteur. Elle partit, énervée. Le médecin dit à Corky;
« Même si cette semaine vous ne pourrez pas la voir, vous pourrez quand même lui écrire.
- Oui merci docteur. Et excusez là, elle est assez secouée par ce qui vient d’arriver.
- Ne vous en faîtes pas pour ça. Elle n’est pas la première à avoir ce genre de réactions. Étant donné que je suis dans le service des suicides, j’en ais l’habitude.
- Bien, nous allons y aller. Merci pour tout, docteur.
-C’est mon boulot vous savez ».


Arrivées à la maison, Corky et Violette allèrent voir Dolorès et l’invitèrent à manger toute la semaine. Cette dernière ne déclina pas l’invitation. Elles lui parlèrent de la possibilité d’écrire à Ava. La rouquine décida de lui écrire une lettre. Elle le fit le soir, avant d’aller se coucher.


Le médecin arriva devant Ava;
- Comment vous sentez vous ?
- Pas très bien. Qui est-ce qui a appelé l’ambulance hier soir. Ou plutôt qui m’a retrouvée ?
- Attendez, je regarde… Hum il s’agirait d’une Dolorès Renquina »
Ava releva les yeux. Son souffle s’était coupé lorsque le médecin avait prononcé le nom de son aimée. Elle pensait que la personne qui la découvrirait serait sois sa sœur, sois Violette. Comment Dolorès avait elle fait pour entrer ? Le docteur lui tendit une lettre.
« Vu l’adresse, je pense que cela vient de cette personne. C’est pour vous.
- Merci ! »
Ava arracha presque la lettre des mains du médecin. Ce dernier ne s’en offusqua pas. Elle la lut;

« Ava, je sais que je t’ai fais beaucoup souffrir ces dernières semaines, je m’en excuse. Je n’avais pas dû être aussi froide avec toi. Mais j’imagine que tu savais qu’Alicia me trompait. Le soir où tu m’as embrassée, je ne me suis jamais sentie aussi bien, jusqu’à ce que je pense à Alicia. Je ne voulais pas la tromper…Si j’avais su…Quand après je t’ai repoussée, tu as dis « Une connasse qui n’est même pas foutue ni de travailler ni de te rester f… ». Je suppose que ce « f » suspendu était le début de « fidèle ». Je me demande comment est-ce que tu l’as su. Alicia me trompait depuis un an. Hier soir, je l’ai quittée. Elle ne voulait toujours pas chercher de travail. Non, ce n’est pas tout à fait vrai en faite. Il y a une autre raison. Cette raison c’est toi. Depuis le jour ou je t’ai vue jouer de la guitare dans le sous sol, je n’ai eu de cesse de penser à toi. Hier soir, après qu’Alicia fut partie, j’ai voulu te voir. J’ai sonné plusieurs fois chez toi sans réponse, j’ai appelé sur ton fixe et sur ton portable, pareil. J’ai voulu vérifier si ta porte était bien fermée, elle l’était. J’ai soudain repensé au jour où je t’ai regardée jouer pour la première fois dans le sous-sol. Je t’ai vue par la fenêtre. Je suis allée voir si celle-ci était ouverte. J’ai passé mon bras au travers pour ouvrir la porte de l’intérieur. Je suis entrée, je t‘ai cherchée tout en t’appelant. Tu ne répondais pas. Je suis allée dans ta chambre, je t’ai trouvée allongée sur ton lit, je t’ai d’abord cru endormie, puis j’ai vu la boite de médicaments par terre. J’ai ressenti un choc, un grand vide au ventre, j’ai appelé une ambulance, couru jusque chez ta sœur pour les prévenir, elle et Violette. Je ne me suis jamais senti aussi vide, aussi mal que quand je t’ai vue sur cette civière. A l’hôpital le médecin nous a dit qu’ils devraient te garder une semaine sans que tu ne puisses avoir de visites. Je me suis énervé mais ta sœur m’a un peu raisonné et j’ai décidé de partir. Corky m’a proposé de venir manger tout les soirs avec elle et Violette. J’ai accepté. Si ça avait été Alicia qui s’était suicidé, je n’aurais pas eu toutes ces réactions. J’aurais été embêtée, mais sans plus.
Je t’aime. J’ai hâte de te revoir.
Dolorès

PS : Par rapport au baiser, tu embrasses vraiment très bien ! »

Cette dernière phrase fit sourire Ava. Elle se sentit légère,bien. Elle relit plusieurs fois la lettre et resta sur le « Je t’aime ». Puis elle eut la sensation d’avoir l’air idiote. Mais pourquoi avait elle essayé de se suicider deux heures avant qu’elle arrive ? Quel gachis… Si elle ne l’avait pas fait, en ce moment, elle serait tranquillement à la maison avec Dolorès. Par sa faute, elle devrait encore attendre une semaine…
Le psy qui la voyait et à qui elle avait tout raconté lui disait que ça passerait vite, qu’il ne fallait pas s’inquiéter… « C’est ça, se disait Ava, je m’ennuie à mourir ici, j’en viens à compter les heures et les minutes qui passent mais à part ça, ça passera rapidement pff.. Quel con ce psy… »
Elle répondit à la lettre de Dolorès;

« Dolorès, je t ‘écris cette lettre bien, que je ne sache pas trop quoi te dire… J’ai été stupide de vouloir me suicider, si j’avais su… Et me voila coincée à l’hôpital pour une semaine… J’en ais marre, j’ai envie de te voir, je suis si bien dans tes bras… Comment j’ai su pour Alicia ? Simple. Ma sœur est fan de Katia Nilces, elle suit toute sa tournée. Elle n’en fait pas cette année. Alors quand tu nous as dis qu’Alicia allait à un de ses concerts, on a su qu’elle mentait. Alors on l’a suivie. La suite tu l’as connais. Je ne veux plus avoir à parler d’elle, j’espère ne plus jamais la voir.
Je t’aime Dolorès, j’ai hâte de sortir d’ici.
Ava.
PS; Tu embrasses aussi très bien ! »



Une semaine plus tard, Ava sortait. Dolorès l’attendait ainsi que Corky et Violette. Elles étaient contentes de se voir mais Ava ne pouvait s’empêcher de regarder Dolorès, et quand leurs regards se croisaient, elle rougissait. Corky et Violette les laissèrent seules, le soir venu. Dolorès et Ava allèrent chez Ava. Elles se tenaient la main mais n’osaient pas parler. Lorsqu’elles furent entrées, Ava prit les devants. Elle plaqua Dolorès contre le mur et l’embrassa. Elle lui enleva son T-shirt, Dolorès fit de même. Depuis le temps qu’Ava attendait ce moment. Elles firent l’amour.



Deux semaines plus tard, Ava fut engagée comme prof de guitare. Le groupe avec Dean ne fut pas reformé. Elles ne gardèrent qu’une seule maison; celle d’Ava.

Cinq ans plus tard, elles se marièrent.


FIN !
Je ne laisserais l'histoire complète ici que jusqu'a ce que l'admin du site d'histoires ou je vais l'est mise entièrement. Ainsi après il faudra cliquer sur les liens de mes histoires.

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continu c ets bien

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Isabelle entrait en troisième. Elle regardait le tableau d’affichage pour voir avec qui elle serait cette année. Elle remonta la liste des filles présentes ;

Elle s’arrêta de lire, Sandrine Talery était dans sa classe était dans sa classe ! Elle trouvait ça cool ! De loin Sandrine avait l’air drôle, sympa, assez populaire ! Sinon il y avait deux de ses plus proches amies : Laëtitia et Roxane. Par contre, il y avait Daphnée, une conne de première, hypocrite, bourge, pleines de préjugés et d’idées toutes faites ainsi qu’homophobe… Enfin - Et elle avait eut peur de ne pas être dans sa classe cette année - Alexandra. Elle était tombée amoureuse d’elle dès la sixième. Dans un sens, elle avait eut de la chance que celle-ci redouble en cinquième. Ainsi, l’année suivante, elle avait atterri dans sa classe. Elle partit retrouver ses deux amies qui savaient son homosexualité. Comme à peu près tout le collège d’ailleurs. Bien qu’il restait encore des personnes non au courant.


Un mois plus tard :

Sandrine parlait avec Daphnée. Tout un groupe réuni autour d’elles deux.
« Eh Sandrine, on parie tu vas vers Isabelle et tu lui dis que tu l’aimes !
- Mouais pourquoi pas mais je ne vois pas ce que ça lui fera. Elle me dira sûrement qu’elle préfère les mecs.
- Ça risque pas ! Elle est gouine ! Elle y croira tout de suite vu qu’elle ne sait pas que tu es en couple ! Mais tu ne risques rien car elle n’est pas attirée par les blondes ; C’est écris sur son blog !
-OK
-Tenez la voila ! Allez ! On compte sur toi ! Morgane, Marie ! Accompagnez là ! »

Sandrine trouvait ce pari idiot mais marrant, elle essayait de se retenir de rire avec difficulté, ce qui la rendait toute rouge. Isabelle arrivait, accompagnée de Roxane et de Laëtitia. Morgane s’exclama ;
« Isabelle ! Tu peux venir seule deux secondes ? Sandrine a quelque chose à te dire ! »
Seulement, cette dernière riait beaucoup trop. Elle préféra aller se calmer un peu derrière le bâtiment placé au centre du collège. Isabelle se demandait ce qui se passait. "Qu’est ce qu’elle aurait de si important à me dire ? Serait elle lesbienne elle aussi ? De plus elle a l’air nerveuse !" Croyant à cette hypothèse, et surtout, ayant besoin d’y croire, elle devint soudain nerveuse. Son coeur battait plus vite et plus fort. Elle pensait qu’elle aurait cette petite amie qu’elle recherchait depuis si longtemps ! Cette fille qui l’aimerait et qui lui permettrait enfin d’oublier Alexandra . Elle y croyait tellement fort ...


Sandrine revint, toujours hilare. Elle vint vers Isabelle qui se sentait sourire sans le vouloir. Morgane s'étant un peu éloignée, Sandrine lui dit :« En faite, c'est un pari de merde, mais tu fais comme si c'était vrai.
-Ah ok... » Isabelle fut un peu dépitée mais tant pis. Morgane venait vers elles.
« Alors dis lui!
Sandrine se remit à rire,
Et bien en faite -rire- je... -rire- je... »
Voyant qu'elle n'arrivait pas à le dire, Morgane s'exprima à sa place :« Ce qu'elle essaie de te dire, c'est qu'elle t'aime!Alors?
-Mouais allez c'est bon... »
Isabelle souriait quand même en disant ça, elle repartit vers la salle d'histoire géo où elle avait cours. Roxane et Leätitia lui demandèrent ce que voulait Sandrine.
"Rien, rien, c'est pas important... »
Elle resongeait quand même à l'expression qu'avait eue Sandrine en lui disant « En faite, c'est un pari de merde, mais tu fais comme si c'était vrai »
En repensant à son expression, on aurait dit qu'elle voulait voir comment réagirait Isabelle pour ainsi vérifier si elle pouvait lui annoncer plus tard que c'était vrai.
Une sorte de "déclaration d'essai" faite seulement pour avoir un avant goût de la réaction de l'autre et s'il réagissait de façon négative, ne pas avoir l'air idiot devant cette personne. "Enfin, autant ne pas se prendre la tête avec cette histoire". Pensa Isabelle. Cette histoire se serait terminée... Si morgane n'avait pas eu cette si "brillante" idée -conjuguée à son talent théâtral- une fois en classe, d’aller parler à Isabelle...
« Alors à propos de Sandrine ? Tu comptes faire quoi ?
- Je sais que c’est un pari, elle me l’a dit.
- Hein ? Mais non, je t’assure que c’est vrai ! Elle t’aime ! Sérieux tu me connais ! Je suis pas du genre à rire avec ces choses là !
-Vraiment »
A ce moment, Sandrine passa à côté d’elles, elle n’avait pas entendu ce que Morgane avait dit et la regardait d’un air interrogatif. Isabelle interpréta mal son regard et eut l’impression qu’elle avait peur que Morgane ait dévoilé que ce n’était pas qu’un pari. Ses doutes se renforçaient, elle pensait de plus en plus à Sandrine. Elle en rêvait même la nuit. Quand elle était amoureuse, elle avait du mal à détacher son regard de la fille en question. En général, elle essayait de se limiter pour ne pas trop en dévoiler. Là elle décida de se laisser aller; ainsi, si Sandrine l’aimait réellement, elle oserait peut être lui parler. Bien sûr, ça ne se passa pas comme ça...

En l’observant, elle pût aussi voir son petit copain… Jalousie. Ce qu’elle vit aussi, c’est qu’elle n’en avait vraiment rien à foutre d’elle… Sandrine se rendit compte qu’Isabelle la regardait, elle dit quelque chose à sa meilleure amie Nina et lui lança un regard assez noir. Isabelle comprit à ce moment là que ce n’était plus la peine d’espérer, elle arrêta donc de la regardait mais Sandrine fit demi tour et lui dit d’une voix presque pouffiasse « Tu peux arrêter de me regarder s’il te plait ? Merci. ». Déjà qu’Isabelle avait été dégoûtée de voir qu’il n’y avait plus d’espoir, Sandrine venait de lui retourner le couteau dans la plaie. Elle n’était pas complètement amoureuse d’elle donc ce ne fut pas trop dur de ne plus la regarder. Elle repartit vers ses deux amies qui ne savaient rien de la situation. Elle oublia Sandrine. Roxane savait la faire rire comme personne. Elle fut de très bonne humeur pour aller en cours… Jusqu’à qu’elle croise les yeux bleus de Sandrine qui la fixait tout en prenant son sac et se déplaçant . Elle ne sut pas interpréter ce regard mystérieux et surpris à la fois, presque de défi. Elle reste glacée sur place. Que lui voulait elle ?

Pendant les jours qui suivirent, Sandrine la suivait, la regardait alors qu’elle avait presque interdit à Isabelle de le faire, elle allait faire la bise à des copines quand celle-ci parlaient à Isabelle. Parfois, cette dernière semblait remarquer un regard complice entre l’amie en question et Sandrine. En faite, elle la harcelait. Isabelle ne lui avait rien demandé à cette fille, et voila qu’elle commençait à l’emmerder royalement… Elle se dit qu’il fallait l’éviter. Elle comprenait très bien à quel jeu jouait Sandrine; elle montait son ego en sachant qu’une gouine était tombée sous son charme. En même temps, il pouvait s’agir de pitié de sa part, genre « Je vais lui sourire ça lui fera plaisir… » Isabelle ne voulait et n’avait pas besoin de sa pitié. Mais malgré tout ça, des questions et des espoirs idiots persistaient en elle . « Et si c’était moi qui la voyait partout sans intention de sa part ? » Cette hypothèse fut vite écartée quand Laëtitia lui dit que Sandrine était chiante à la suivre partout et à se foutre d’elle.

Laëtitia avait eut vent du pari car lorsque Morgane avait persuadé Isabelle que cette histoire était vraie, elle était à côté. Elle avait du coup compris ce qui s’était passé. « Mais si elle ne se foutait pas de moi et m’aimait vraiment ? Si en faite elle voulait cacher sa propre homosexualité ? » Ses questions là étaient celles qui revenaient le plus souvent. « Mais elle est en couple. Et si elle n’aimait pas réellement ce gars ? » Cette question fut renforcée lorsque, sur msn, elle vit comme message perso de Sandrine « Qui choisir ? Je t’aime Kevin mais je l’aime aussi ». Elle vit plus tard que Sandrine parlait d’un autre mec et non d’elle… Comment avait elle eut son msn ? Elle avait eut un problème familial. Sa mère refaisait une dépression, elle partait donc une dans une clinique adaptée pour se soigner. Son père, ou plutôt « géniteur », il avait abandonné sa mère il y a quinze ans, lorsque celle-ci lui avait annoncé qu’elle était enceinte de lui. Isabelle avait déjà vu ce géniteur une ou deux fois, dans la rue, de loin. Elle cherchait une famille du collège pour l’accueillir car sinon elle devrait aller en famille d’accueil, elle n’en pouvait plus des familles d’accueil… Elle prit donc des msn de gens de sa ville. Elle les demandait à une fille qui avait tous les gens de la classe. Elle ne voulait que les filles. Elle se voyait très mal aller chez un gars. Elle ne trouva pas. Mais cette fois, la famille d’accueil fut un peu plus sympa que la précédente, homophobe. Elle avait eus le msn de Sandrine bien avant que celle-ci ne lui ordonne d’arrêter de la regarder.

Isabelle n’arrivait plus à se l’enlever de la tête, plus elle l’évitait, plus elle avait envie de la voir, et plus Sandrine la harcelait. Cette fois, c’était certain, elle était bien tombée dans son piège, elle en était raide dingue…

Elle alla voir la psy du collège sous le conseil de la CPE, pour mieux supporter la famille d’accueil. Elle en parla peu et raconta ce qui s’était passé avec Sandrine. La psychologue était intelligente, elle sut bien cerner la situation.
« Ce qui vous arrive est simple à définir . En faite, il s’agit d’un jeu de séduction. C’est courant comme histoire. Ne croyez pas que ça n’arrive qu’aux homosexuels.
- Ah bon ? C’est déjà arrivé à d’autres gens du collège ! Pourtant je n’ai pas l’impression d’en voir.
- Et pourtant ! Dit la psy tout en hochant la tête et souriant.
- Quand même, comment faire pour arrêter cette histoire, je pourrais peut être lui demander gentiment sur msn.
- Ne croyez pas qu’elle arrêtera si vous le lui demander. Elle n’arrêtera que si elle le veut. Voyez vous, vous êtes au centre d’un jeu bien compliqué qui est en faite le jeu du chat et de la souris.
- Le jeu du chat et de la souris? Dit Isabelle en regardant la psy d’un air interloqué.
- Oui, et vous savez en quoi consiste ce jeu ? Vous avez déjà vu un chat jouer avec une souris ? Que fait le chat ? »
Isabelle réfléchit. Elle leva les yeux.
« Il la fait souffrir.
- Exactement ! Et vous êtes la souris ! Le chat est le maître du jeu, il a tout pouvoir sur la souris. Le pouvoir de vie et de mort en faite. Et vous savez ce qui l’amuse ? C’est de faire souffrir la souris et de la voir gigoter et essayer de s’échapper. Il la laisse un peu pour qu’elle croit pouvoir s’enfuir et Paf ! Il la frappe à nouveau. On n’a jamais vu de chat manger de souris, ce n’est pas ce qui l’intéresse. Puis vous voyez une souris demander à un chat d’arrêter ? Il s’en fout le chat. Il n’arrêtera pas tant qu’il ne sera pas lassé.
- Mais… Alors je n’ai aucun moyen d’arrêter ça ?
- N’oubliez pas que dans ce jeu, vous êtes deux à jouer. Si l’un arrête, l’autre aussi.
- Mais… Je n’ai rien fais moi…
- Réfléchissez, et vous saurez comment arrêter ce jeu. Enfin si vous le voulez vraiment, car vous savez, certaines trouvent du plaisir dans la douleur. Les masochistes par exemple. Après il faut savoir si vous aimez ce jeu car il vous fait vivre quelque chose ou s’il vous rend malheureuse. Mais n’oubliez pas que c’est un jeu dangereux. Certains y ont laissé des plumes avant vous. Il peut être très destructeur »

Pff... Marrante celle là.... Comme si elle pouvait aimer ça ! Une fille se foutait d'elle et ça la ferait "sauter de joie !"Pff... N'importe quoi... Et selon la psy, elle pourrait arrêter ce jeu quand elle le voudrait... Mais elle ne voyait pas comment l'arrêter... Elle ne faisait rien, à part l'éviter... Arrêter de l'éviter ? Pour qu'ensuite elle se foute encore plus d'elle en voyant qu'elle était encore sous son charme...

Pendant l'année, elles eurent un stage à faire. Isabelle avait cherché dans la photographie, sans résultat. Elle fit donc son stage dans un magasin. Elle le détesta. Deux jours avant celui ci, elle avait mis comme message perso "Stage, une semaine sans voir les cons !" en visant des gens qui l'énervaient mais surtout Sandrine. Isabelle s'occupait bien sur internet avec les blogs, les forums, les chats... Sa respiration se bloqua soudainement lorsqu'elle vit l'avatar de Sandrine apparaître avec son pseudo en bas à droite de l'écran accompagnée de ce qu'elle disait; "C'est nous les cons ?
Elle se figea un moment puis:
Isa dit: Non
Isa dit: Tu as l'air de t'y reconnaître
The Sand dit: Qu'est ce que tu veux dire par là ?
Isa dit: Si tu ne t'étais pas sentie concernée, tu ne m'aurais pas demandé.
The Sand dit : C'est qui les cons alors ?
Isabelle lui cita pleins de personnes qui l'énervaient aussi .
The Sand dit: Ah ok"
Elle se rendit compte que là, elle devenait aussi hypocrite que Daphnée... Tant pis...

Plus tard, Sandrine mit comme message perso "Ah la la certains cons". Isabelle sentait qu'elle était visée vu leur conversation mais elle n'alla pas lui parler. Sinon, elle n'avait pas l'air d'aimer son stage non plus. La semaine passée, la prof de français leur demandait si ils avaient aimé leurs stages. Sandrine et Isabelle furent les seules de la classe à les avoir détesté. Sandrine l'avait fait dans une crèche, elle s'était ennuyée comme pas possible et avaient passé ses journées à jouer avec les legos... Isabelle était dans la mise en rayon, elle s'était ennuyée aussi. La femme avec qui elle avait dû travailler n'était pas du tout mature et enceinte. Elle disait tout le mal possible de ses parents qui n'avaient plus assez d'argent pour l'aider financièrement. Une fois, cette femme lui avait dit qu'elle devrait peut être aller aider "une telle", cette dernière l'avait engueulée en lui disant qu'elle ferait mieux d'aller aider la femme enceinte... La prof lui demanda alors ce qu'elle avait fait:
"Ben... J'ai rangé des boites de petits pois..."

Cette histoire avait commencé en octobre, Isabelle avait pensé que ça s'arrêterait un ou deux mois après... Cela dura jusqu'a la fin de l'année... Elle la crut terminée lors d'un voyage scolaire en Espagne. Il y avait une soirée qui avait été organisée par les élèves et leurs correspondantes. Les profs n'étaient pas de la partie. Elles étaient à table et mangeaient à deux sièges d'intervalle. Mais pour la première fois depuis six mois, Sandrine lui parlait face à face, les yeux dans les yeux, le regard franc, gentil et sérieux, tout le contraire des derniers mois. Mais ce ne fut qu'une trève, en partie dûe au fait qu'Isabelle avait trop l'habitude de l'éviter.

A trois semaines des grandes vacances, elle péta un cable. Toute cette histoire avec Sandrine la pompait, les conséquences étant qu'elle devenait méchante même avec ses plus proches amies. Là, Morgane était venue lui demander pourquoi elle avait été méchante avec Alexandra. Mais ensuite Morgane ramena l'histoire avec Sandrine. Elle nia lui avoir fait croire qu'elle l'aimait tout comme elle nia ce qui s'était passé en la faisant bien passer pour une folle. Isabelle n'avait jamais été aussi énervée.

Tout le monde fut au courant de "l'affaire Sandrine-Isabelle" . Y compris Laëtitia. Elle lui parla sur msn:
Laëti dit: Alors comme ça tu es tombée et restée amoureuse de cette sale pouffiasse.
Isa dit: ???
Laëti dit: En plus elle est blonde, pas ton genre, et quelle chochotte ! J'arrive pas à croire que tu l'aies crûe quand elle t'a dit qu'elle t'aimait... Je te croyais plus intelligente que ça...
Isa dit: Ecoute, cette histoire m'a fait pas mal souffrir alors s'il te plait arrête de me parler de ça .
Laëti dit: C'EST SÛR ! UNE PETASSE TE DIT QU'ELLE T'AIME ET LA TU LA CROIS TOUT DE SUITE ! MAIS TU ES INCAPABLE DE T'APERCEVOIR QUE LA FILLE ASSISE A CÔTE DE TOI EN CREVE D'AMOUR POUR TOI !
Isa dit: Tu veux dire que... Tu m'aimes ?
Laëti dit: BRAVO QUELLE PERSPICACITE ! SI TU SAVAIS COMBIEN CA FAIT MAL QUAND ON VOIT LA PERSONNE QUE L'ON AIME CRAQUER POUR UNE ESPECE DE PETASSE ECERVELEE ! TU N'AS JAMAIS VU LES REGARDS QUE JE PORTAIS SUR TOI ! MAIS BIEN SÛR, TU ETAIS TROP PREOCCUPEE PAR L'AUTRE CONNE !
Isa dit: Excuse moi... Mais tu m'aimes toujours ? car si c'est le cas... Je sortirais bien avec toi"

Laëtitia accepta. Elles décidèrent de s'afficher. Le lendemain, elles se tenaient par la main, s'embrassaient à la grande surprise de Roxane. Quand Sandrine les vit, elle n'eut pas l'air contente... Normal, elle perdait son "joujou" . Laëtitia voulut parler de ce qui s'était passé avec Sandrine:
"Alors, c'est à cause de Morgane si cette histoire a commencé ? Mais ensuite, ça a été de sa faute, à cette garce.
- Oui, elle me suivait, me regardait ... Je t'ai tout dit. Notamment ce que la psy m'avait expliqué. Si elle voulait dire que je devais me trouver une copine pour arrêter cette histoire...
- Je ne pense pas que ce soit ce qu'elle voulait dire. A mon avis, il y avait une façon très simple pour qu'elle arrête.
- Laquelle ?
- Arrêter de l'éviter.
- Au contraire, elle se serait encore plus foutue de moi.
- Non, ça l'aurait amusée une petite semaine mais si tu n'avais pas eus cette façon de réagir, elle se serait vite lassée. Sur ce coup là, tu as été aussi gamine qu'elle...
- ... C'est vrai... J'aurais dû réfléchir un peu mieux... Mais le chat...
- Si la souris ne bouge pas, ne ressent rien, n'a nullement l'air de souffrir, le chat s'en lasse. Mais je te l'accorde, sous certains coups, il est dur de rester de marbre."
Sur ces mots, elle l'enlaça.

FIN

:flower: :flower: CLAP CLAP CLAP MELOSUPER :flower: :flower:

Merci

Tyrannie


Il existait dans un bois isolé, une belle demeure blanche ressemblant à un grand château avec un toit bleu gris, entourée d’une pelouse très verte, des vases remplis de fleurs jonchaient le long de l’allée menant à la porte. Ces vases s’arrêtaient au bas de l’escalier qu’il fallait monter pour entrer dans la maison. Des murs l’entouraient, laissant pour entrer des grilles commandées par un système électronique. Un garage était placé à gauche de la maison. Une très belle voiture noire y était, appartenant à la maîtresse de maison; Cassandre, riche héritière de 25ans, avocate assez connue. Elle n’était pas la seule à habiter la maison, il y avait aussi Yoan, son petit ami, bien qu’il allait souvent dormir chez lui, et Angèle, la femme de ménage. Elle, contrairement à ce dernier, dormait toujours dans la maison où une chambre lui était réservée. Les deux autres n’y allaient que s’ils avaient besoin d’elle. Il régnait dans cette chambre un désordre dont-ils ne s’occupaient pas, tant qu’elle rangeait et lavait le reste de la maison. Il y avait trois chambres car Cassandre n’aimait pas beaucoup dormir avec Yoan tant celui-ci donnait de coups de pieds. Pendant la nuit en essayant de prendre toute la place. Quand le lendemain de leur première nuit dans le même lit, Yoan lui demanda pourquoi elle ne voulait plus dormir avec lui, Cassandre lui avait répondu que c’était parce qu’il jouait au football avec ses tibias. Les chambres se trouvaient au deuxième étage avec la salle de bain. Les cuisines se trouvaient en bas, derrière l’escalier menant au deuxième étage. A gauche de celles-ci, un grand salon avec canapé, des fauteuils moelleux placés devant la télé avec la table basse. Une grande table était derrière, elle leur servait pour les repas.
C’était samedi, Yoan et Cassandre étaient assis sur le canapé tandis qu’Angèle dépoussiérait les vases. Cassandre lisait le journal quand elle lacha;
« Tiens ! Voila que leur foutue gay pride débarque dans le quartier.
- Quand, demanda Yoan, fais voir »
Yoan avait les cheveux noirs étincelants, il se faisait une petite houppe avec du gel.
« Dans une semaine, répondit Cassandre en lui passant le journal, ces homos me font dégueuler, encore les pédés ça va, ça fait des obsédés et des machos en moins, mais les gouinasses… Tu imagines si elles me faisaient des avances ! Beurk ! »
A ce moment là, Angèle fit tomber un des vases qu’elle essuyait. celui-ci se fracassa au sol. Angèle n'était vraiment pas du genre maladroite, mais elle en avait marre de devoir supporter tous ces propos homophobes au quotidien. Elle avait eu hâte que la gay pride arrive, étant lesbienne et s'étant informée sur internet quelques jours auparavant. Mais là, même cet évènement n'arrivait plus à lui remonter le moral, entendant tous les jours les injures de sa patronne. Celle ci ne savait pas qu'Angèle était homosexuelle bien sûr, sinon elle l'aurait virée sur le champs et Angèle aurait été à la rue, n'ayant trouvé que ce travail dans les environs, elle devrait attendre au moins deux, trois ans, histoire d'avoir assez d'argent pour pouvoir partir d'ici, dans une autre région, acheter un appartement et fait assez d'économies pour vivre si elle avait du mal à retrouver un travail.
« Oh Angèle !!! Cria Cassandre. Faîtes un peu attention à ce que vous faites !
- Oui excusez moi ...
- Vous vous rendez compte ! Un vase qui était dans ma famille depuis des générations !
- Oui, oui... Je m'excuse...
- Sachez aussi que l'on ne dit pas "Je m'excuse" car il n'appartient pas à vous de vous pardonner vous même espèce d'incapable !
- Excusez moi, implora encore Angèle.
- Vous excuser ? Sachez que c'est compliqué ! Rendez vous compte...
- Cassandre, calme toi, l'interrompit Yoan, elle n'a pas fait exprès la pauvre !
Cassandre soupira, fixa Angèle de ses yeux vert-bleu, puis finalement, lui dit;
- Bien, mais je vous conseille de vite retourner dans votre chambre et de ne pas en ressortir avant que l'on ne vous ait appelée ! »
Angèle obéit. Ça faisait un an qu’elle devait supporter Cassandre et sa tyrannie, elle n’en pouvait plus. Elle décida d’aller sur msn, parler de tout ça à sa meilleure copine, Émilie, qui était lesbienne aussi.

Ang£l£ dit : « Salut Emi, j’ai besoin de te parler, j’en peux plus !
£mili£ dit : Pourquoi ? Que s’est il passé ? Encore ton enfoirée de patronne !
Ang£l£ dit : Oui ! Elle me rend folle !
£mili£ dit : Raconte ! Qu’est-ce qu’elle a encore dit cette conne ?
Ang£l£ dit : Ok attends. »

Angèle décrivit toute la scène, des paroles homophobes, au vase qu’elle fit tomber et enfin, comment Cassandre l’avait envoyée dans sa chambre. Raconter tout ça avait un peu calmé Angèle.

Ses yeux étaient d’un marron qui troublait souvent les femmes qu’elle rencontrait lors de rendez vous amoureux. D’ailleurs, en parlant de ça, Angèle avait toujours réussi à les avoir sans éveiller les soupçons de sa patronne. Bien qu’une fois elle faillit faire l’erreur d’embrasser sa compagne alors que Cassandre arrivait juste. Heureusement, sa copine l’avait vue à temps et elle s’était écriée « Bonjour Madame ! » d’un air qui surprit Cassandre mais ce soir là, elle était trop fatiguée pour réfléchir donc elle était partie directement dans sa chambre en disant à Yoan d’aller se faire foutre car celui l’attendait dans sa chambre… Nu… Elle l’avait éjecté sans même lui laisser le temps de se rhabiller… Il n’avait jamais eut aussi honte de toute sa vie !

Enfin Angèle et Émilie parlèrent pendant une demi-heure, Emilie avait réussi à lui rendre le sourire et même à la faire rire, quand sa patronne arriva.

Angèle prévint Emilie de son arrivée, ferma la fenêtre de conversation et dit « Oui ? »
Cassandre entra, referma derrière elle et fixa Angèle tout en marchant dans sa direction.
« Vous êtes occupée ?
- Non.
- Bien. J’ai à vous parler. C’est à propos du vase que vous avez cassé.
- Ah…
- Ce n’était pas qu’un simple vase, c’était une pièce unique.
Elles se regardaient, Angèle brisa le silence:
- Donc ?
- Donc… Il va falloir me le rembourser.
Angèle commença à prendre peur.
- Ah… Il valait combien ?
- Assez pour qu’avec votre salaire actuel, il vous faille… Hum disons travailler chez moi pendant encore… Allez, cinquante ans.
Angèle se raidit.
- Bien sûr vous ne pourrez plus utiliser votre paye pour autre chose, genre sortir etc… Elle sera directement utilisée pour me rembourser chaque mois. Donc en gros vous devriez travailler gratuitement. Mais bon, je suis gentille, je vais vous augmenter votre paye, histoire de raccourcir le nombre d'années où vous ne serez qu'une esclave en faite. Je vous l’augmente 8 fois, ce qui fait qu’il vous resterait sept ans à travailler gratuitement plus un an où vous pourrez économiser si vous voulez partir car je doute que vous aimeriez travailler ici en tant que femme de ménage pendant très longtemps… A voir l’état de votre chambre… Sur ce je vous laisse. »
Cassandre partit sous les yeux effarés d’Angèle. Huit ans… Sachant que si elle trouvait une compagne, elle aurait intérêt à ne jamais éveiller ses soupçons ! Elle serait capable de lui rebaisser sa paye ! Huit ans… Mais qu’est-ce qu’elle avait fait pour mériter ça…

Le jour de la gay pride arriva. Cassandre était au boulot. Yoan lui avait dit que, ne souhaitant pas voir la gay pride, il était parti chez un ami pour trois jours. Angèle, que ces deux là croyaient à la maison, était partie à la gay pride. Elle s’amusa bien. Arrivée près d’un char où des gars masqués dansaient, un des mecs s’arrêta en la voyant, puis repartit dans sa danse avec un autre gars. Angèle se demandait ce qu’il voulait, en espérant qu’il ne connaissait pas sa patronne, des fois qu’il aille vendre la mèche. Bon, en même temps, ce mec était sûrement gay mais on ne sait jamais.
Dans la foule, une fille s’approcha d’elle et commença à la draguer. Angèle la laissa faire, elle était plutôt pas mal. Elle se laissa entraîner dans un bar lesbien, but de l’alcool, et oublia qu’il y avait trois heure qu’elle aurait dû rentrer chez Cassandre. Elle était saoule, mais fut quand même assez lucide pour s’en souvenir. Elle demanda à Jess -la fille qui l’avait draguée- de la ramener. Elle la ramena en voiture vers minuit. Cassandre dormait. Tant mieux. Jess mit Angèle sur le lit, et commença à l’embrasser, tout en mettant sa main entre ses jambes. Angèle ne protesta pas, elle était trop saoule pour penser aux conséquences maintenant.

Cassandre les entendit mais n’alla pas les voir. Le lendemain, Angèle eut peur. Elle descendit quand même avec Jess. Cassandre leva les yeux de son journal, les posa directement sur Jess. Son regard était noir, bien noir. Elle fixait Jess droit dans les yeux. celle-ci faisait de même. Jess s’approchait, Cassandre se leva.
« Dégage de chez moi.
- C’est le plus dérangé qui part. »
Cassandre voulut la frapper, mais Jess attrapa son poing en plein vol, lui retourna le bras pour la faire baisser. De son autre poing, Cassandre réussit à la frapper au ventre. Jess recula mais lui cassa le nez. Cassandre allait se jeter sur elle mais Angèle s’interposa.
« Arrêtez ! Jess, arrête et pars, s’il te plait. »
Jess obéit le regard toujours sur Cassandre.

Angèle était maintenant seule avec sa patronne.Elle avait presque envie de fuir. Le nez de Cassandre était ensanglanté. Elle s’assit et mit la tête en arrière. Angèle alla lui chercher des compresses et tout le nécessaire pour la soigner. Elles ne parlèrent pas de ce qui avait eut lieu la nuit dernière. Cassandre ne parlait pas du tout en faite. Elle gémissait lorsqu’Angèle lui faisait mal mais c’était tout. Elle ne lui envoyait pas de regards noirs. Son regard était plutôt vide.

Elle partit en ville avec Angèle. Là, elles virent Yoan de dos sur le trottoir en face. Il n’était pas censé être ici. Elles le suivirent. Il allait dans un bar rempli de mec, seules trois filles étaient présentes. Yoan se dirigea vers un mec au bar, le prit par la taille, et l’embrassa à pleine bouche.
Angèle comprit soudain, le mec sur le char, c’était lui !

Cassandre fut décontenancée, elle avança vers Yoan, il était assis de dos. Elle tapota son épaule de son doigt. Yoan se retourna, souriant, puis son visage se liquéfia en la voyant.
« Euh… Salut Cassandre… Qu’est-ce qui t’es arrivé au nez…
- Qu’est-ce que tu fais ici ?
- Je… Rien je prends un verre avec des copains…
- Des copains, dit Cassandre d’un air plus que sceptique.
- Oui… Des potes…
- Mais bien sûr ! Et tu les embrasses à pleine bouche c‘est normal ! »
Tout autour, le bar était devenu silencieux.
« Je…
-Oh mais ne t’en fais pas, tu peux aller te faire enculer tranquille. Après tout c’est ton cul pas le mien. Enfin bon par contre , tu pourras prendre tes affaires et dégager de chez moi ! Ben oui je sais c’est très con mais tu n’as plus de copines. Enfin, si j’étais l’unique petite amie de sexe féminin des fois qu’en fait tu pensais faire un harem avec des hommes et des femmes. Bon et bien, bonne journée messieurs, moi je me casse. »
Cassandre partit ainsi, sous le regard ahuri de Yoan et de quelques autres mecs.

Elle se dirigea avec Angèle vers le centre commercial. Bizarrement, elle n’avait pas l’air d’être triste ou énervée. C’était comme si il ne s’était rien passé.
Elles allèrent dans un magasin de vêtements, Cassandre voulait changer sa garde robe. Elle était en vacances du coup elle pensait aller acheter des habits relax. Elle aimait bien porter des débardeurs. Elle en prit une dizaine et partit les essayer dans la cabine. Avec Angèle. Cette dernière aurait pensé que Cassandre deviendrait pudique en sa compagnie, la sachant lesbienne. En tout cas, Cassandre avait de beau abdos joliment dessinés et des beaux seins bien fermes et ronds. Angèle avait presque envie de toucher. Elle eut, sans le vouloir, un regard appuyé sur son corps. Elle sentit que Cassandre la regardait. En effet, elle avait arrêté son geste -prendre un des T-shirts- et fixait Angèle. Celle-ci rougit, s’excusa et regarda ailleurs. Cassandre essaya aussi des jeans, Angèle apprit donc qu’elle aimait porter des boxers. Sa patronne était vraiment sexy, belles fesses, belles jambes, beau ventre, beaux seins, beaux yeux… C’était dommage qu’elle soit si cruelle des fois, et homophobe surtout. Sinon, Angèle se serait bien entendue avec sa patronne, qui sait si elle n’en serait pas tombée amoureuse ?

Jess l’appela le lendemain. Elle pouvait la rejoindre au F&G vers 14 heures. Angèle y alla.
« Bon alors… Déjà… Il va falloir que je clarifie certaines choses. Tu sais quand je t’ai vue à la gay pride, je ne voulais rien de plus qu’une relation d’un soir. Je l’ai eue alors bon on peut rester amies.
- Quoi !
- Écoute, c’est vrai que je dois t’apparaître comme une immonde salope mais ce n’est pas le cas ! Car contrairement aux autres relations d’un soir, j’ai envie de rester amie avec toi. »
Angèle la regardait en silence.
« Je suis sincère !Pourquoi aurais je pris la peine de te rappeler sinon ?
- … Ok. En même temps ça me fera au moins une amie dans cette ville.
- Ah bon ? Tu es tout le temps fourrée avec ta patronne ?
- C’est à peu près ça oui. J’ai quand mêmes mes week-ends. Seulement je vis chez elle.
- Au premier abord elle ne m’a pas parue très accueillante, dit Jess en souriant.
- Disons qu’elle est assez homophobe.
- Ah vraiment ! C’est que ça me plait ça ! Elle ne t’a pas virée après cette nuit ?
- Non je vais devoir bosser gratuitement pour elle pendant huit ans alors…
- Hein ? »
Angèle lui raconte l’histoire du vase.
- Eh beh ! Ça me donne une idée, j’ai bien envie de jouer avec elle.
- Arrête t’es folle. Après ça va me retomber dessus.
- Non ne t’inquiète pas. J’y vais, il faut que je rameute des copines qui m’aideront ce soir.
- Qu’est-ce qu’il y a ce soir ?
- On va jouer avec Cassandre
- Non reviens… »
Jess était déjà sortie.

Dans la journée, Yoan vint prendre ses affaires. En passant il donna son numéro de portable à Angèle. Celle-ci lui donna aussi le sien. Angèle appréhendait ce qui se passerait ce soir. Qu’avait prévu Jess ? Et avec combien de copines ? Comment réagirait Cassandre ? Cette dernière remarqua son air contrarié. Elle lui demanda si ça allait, Angèle lui répondit que oui, se voyant mal parler de ce que Jess comptait faire, ne le sachant même pas d’ailleurs.
Rien ne se passa jusqu’à 23 heures, de la musique vint envahir le coin, « Lola » de Superbus, à fond. Cassandre sortit. Devant le portail, deux camions avec des enceintes -Angèle les reconnut, ils avaient servi à la gay pride- , sur le toit, des filles dansaient en fixant Cassandre. Elles étaient en jeans et sous tifs, pas de T-shirt.
« Dégagez !
- Pas envie, répondit Jess, Allez les filles c’est la fête ce soir ! Allo Lola comme un garçon…
- Va t’en ou j’appelle les flics !
- Appelle les donc, Hurla une autre fille, avec la musique ça m’étonnerait qu’ils t’entendent ! »
Cassandre ouvrit le portail dans l’idée d’aller débrancher leurs enceintes, elle voulut monter sur l’un des camions, les filles la prirent carrément et se la balancèrent de l’une à l’autre. Angèle était cramoisie. Jess changea la musique en riant. Un rythme techno. Les filles commencèrent à entamer des chansons paillardes : « Cassandre on s’la prend Cassandre… »
Cassandre rageait. Elle tomba à la hauteur des hanches d’une fille, celle-ci lui dit: « Eh ben c’est chaud entre nous dis moi ! »
Cassandre lui jeta un regard noir tout en serrant les dents. Elle voulut se relever et frapper la fille en question mais celle-ci fut plus rapide et l’envoya dans les bras de Jess. Cassandre s’aggripa à elle de façon à ce qu’elle ne puisse pas la jeter sur une autre fille. Angèle arriva:
« Arrêtez !
- Non, lui dit Jess, c’est drôle ! » En disant ça elle essaya de repousser Cassandre et tomba sur elle. Les filles se regroupèrent autour d’elle:
« Jess, Cassandre, Jess elle s’la prend ! » Angèle monta, arrêta la musique, attrapa Jess et la dégagea.
« Eh calme toi, on ne fait que s’amuser !
- Non là ça devient carrément de la méchanceté gratuite !
- Elle m’a bien frappée non ?
- Oui, toi, pas les quinze autres filles.
- Même elle est homophobe !
- Et tu trouves ça loyal quinze contre une ! »
Jess ne trouva rien à répondre.
« Bon ok on y va. »
Cassandre était énervée, exténuée, elle alla d’un pas rapide et en boitant -En tombant, Jess lui avait écrasé la jambe- vers la maison. Angèle lui demanda d’un ton assez timide si ça allait. Cassandre haussa les épaules d’un air bougon et partit se coucher.

Le lendemain, Yoan appela Angèle. Rendez-vous au « Bizz ». Elle mangea là-bas avec lui.
« Salut ! Alors comme ça t’es gay ?
- Et oui ! Grosse surprise hein ! Mais toi je t’ai vue à la gay pride.
- Je sais je t’ai reconnu, enfin… Pas sur le moment mais dans le bar avec ce mec.
- Tu parles de Rocky ? Justement il devrait venir nous rejoindre. Mais parlons de toi, pas trop dur d’avoir Cassandre à supporter ? Surtout que si un jour elle venait à apprendre que tu es lesbienne…
- Elle le sait.
- Ah bon ? Elle ne t’a pas virée ? »
Angèle soupira. « Non ». Elle raconta ce pourquoi elle pensait que Cassandre la gardait.
« Bizarre… Non ce n’est pas crédible… Je connais Cassandre, payer sa bonne ne lui prend qu’une infime partie de tout son argent. Normalement elle préfèrerait engager une autre bonne, même trois fois plus chère, pour ne pas avoir à vivre avec une lesbienne sous son toit. Non il doit y avoir autre chose. Des vases elle peut s’en payer des tas d’autres, en plus elle s’en fout totalement de ses vases. Puis contrairement à ce qu’elle t’a raconté, aucun vase n’est dans sa famille depuis des générations.
- Mais tu étais là quand elle l’a dit.
-Je n’ai pas dû tilter, étant concentré sur l’article de la gay pride. Ah ! Voila Rocky ! »
Angèle vit, à quelques mètres du Rocky en question, Jess. Rocky avait une allure de motard, des grosses lunettes noires, des yeux verrons, des cheveux noirs coiffés en queue de cheval. Il était musclé, portait un débardeur noir, un jean bleu foncé et des bottes noires. Yoan fit les présentations. Jess fut présentée aux deus garçons. Angèle raconta ce qu’avait fait Jess, la veille. Cela fit rire Yoan mais pas Rocky. La meilleure façon de changer un homophobe n’était pas de lui faire du mal où de le tourner en ridicule, au contraire.
Angèle demanda à Yoan si il avait aimé Cassandre.
« Non, je l’utilisais comme couverture pour mon boulot en faite. Mais vous savez la meilleure ? Il se trouve que mon patron est gay ! Donc tout va bien pour moi ! Dit t’il en mettant les bras derrière la tête et croisant les jambes.
- Moui, dit Rocky, j’espère seulement qu’il n’aura pas l’envie de te faire faire des heures supplémentaires avec lui !
- Oh oh ! Jaloux mon beau ? Crois moi il n’y a vraiment pas de quoi s’inquiéter. »


Dans la semaine, assez tard, Cassandre emmena Angèle à une fête au travail. « Fête » étant un bien grand mot pour décrire ce genre de soirées. Cassandre détestait y aller, même si elle ne le disait pas. La soirée assez avancée, Cassandre partit. La voiture était loin. Elles avaient eu du mal à se garer. Elles étaient donc allées se garer à l’autre bout de la rue. En chemin, elles rencontrèrent un groupe de jeunes, environ cinq mecs. Ils les regardaient de loin en faisant craquer leurs jointures, s’avançant vers elles avec un sourire menaçant.
Cassandre voulut changer de trottoir mais ils les suivaient et arrivaient vite.
« Eh c’est toi la gouine qu’on a vue au bar de pédés, dit l’un d’eux s’adressant à Angèle. J’imagine que c’est ta copine ?
- Pas exactement, laissez nous passer.
- Non dit un autre en lui barrant la route, les gouines, moi, je leur apprends la vie. Enfin surtout à elle si tu ne l’es pas. »
Ils avancèrent tous vers Angèle qui reculait.
« Laissez là !
-Ne t’inquiète pas, on lui arrange le portrait et après on la laisse.
- Non ! En faite elle est hétéro c’est moi qui suis lesbienne et qui lui ais demandé d’aller au bar pour dire un truc à un ami… »
Les gars se retournèrent.
« Ah et bien dans ce cas.»
L’un d’eux frappa Cassandre en plein ventre, elle tomba, se mit la main sur le ventre, regarda Angèle:
« Va t’en ! ».
Angèle ne comprit pas pourquoi elle l’avait sauvée, elle courut.
De son côté, Cassandre se faisait frapper de partout. Ils n’y allaient pas doucement. Elle avait mal de tous les côtés, elle crachait du sang. L’un d’eux lui mit un coup de pied dans l’arcade sourcilière, un autre lui cassa le bras. Elle avait la tête, l’épaule, le bras et la jambe en sang. Elle n’en pouvait plus, elle agonisait. Elle se sentait perdre connaissance, quand soudain elle vit Jess.


Angèle courut. L’appartement de Jess était dans le quartier suivant. Elle y arriva Elle sonna, lui expliqua la situation en haletant, paniquée. Jess appela les filles avec qui elle était allée chez Cassandre. Elles n’habitaient pas loin. Angèle les amena à l’endroit où Cassandre se faisait taper. Les gars ne les remarquèrent pas tout de suite. Un d’eux les vit, arrêta de frapper, montra aux autres les filles qui arrivaient. Ils voulurent s’enfuir, les filles les rattrapèrent et leur mirent une raclée. Ensuite elles les laissèrent s’enfuir. Jess s’approcha de Cassandre:
« Ça va ?
- Je…e… »
Cassandre s’évanouit.
« Où est sa voiture ? »
Angèle la lui indiqua. Jess emmena Cassandre à l’hôpital, en compagnie d’Angèle et de deux autres filles. Des infirmiers s’occupèrent rapidement de Cassandre. Verdict: deux côtes cassées, l’arcade sourcilière, le bras gauche et le pied cassés. La secrétaire leur dit qu’il fallait une personne proche de Cassandre pour remplir le formulaire. Angèle dit qu’elle était son employée domestique à plein temps. La secrétaire voulait une preuve. Angèle alla chercher l’ordinateur portable de Cassandre qui se trouvait dans la voiture. Dedans tout ce qui concernait son boulot y était. Elle remplit le formulaire. Quelque chose dans la fiche retint son attention.

Cassandre gardait l’argent qu’elle lui payait sur un compte -là, rien d’extraordinaire, c’était pour rembourser le vase- et c’était marqué qu’elle lui rendrait tout cet argent dans huit ans. En gros il ne servirait pas à rembourser le vase. Cassandre avait déjà fait un testament, visible au bas de cette page. Si elle mourrait, elle léguait tout son argent à … Angèle. Toutes les quatre-Elle, Jess, et les deux filles- furent étonnées.
L’une des filles demanda si elle pouvait se servir de l’ordinateur pour voir ses mails. Angèle le lui passa. Assez curieuse, cette fille alla voir dans les favoris et découvrit un forum lesbien. Elle cliqua. Il fallait se connecter pour y accéder. Les identifiants et le mot de passe étaient déjà présents sur la page. Identifiant:Cassandre Mot de passe: ******. Elle put se connecter en tant que Cassandre. Elle regarda le nombre de messages qu’elle avait postés: 5. Dont un sujet qu’elle avait ouvert: « Je ne sais plus où j’en suis… »
Les quatre filles se tournèrent vers l’écran de l’ordinateur:
« Bonjour, c’est la première fois que je viens sur un forum lesbien et pour cause… Je m’appelle Cassandre, j’ai 25 ans, je suis avocate. J’ai bien réussi dans le milieu professionnel. J’aime mon métier, il se passe bien, je vis assez bien en général. Sauf dans ma vie amoureuse. De ce côté-là, j’ai tout raté. Pour tout vous dire, pendant des années, j’ai voulu et essayé d’être hétéro, de bien montrer que je l’étais en donnant ainsi l’impression d’être homophobe. Je l’ai d’ailleurs assez été. Aujourd’hui je me retrouve célibataire, j’ai largué mon copain qui s’est avéré être gay. Je n’ai rien ressenti en le voyant embrasser un autre mec. Ni jalousie, ni haine, ni tristesse, ni rien. Je m’en fichais complètement voir mieux, j’étais contente de pouvoir enfin le larguer. Je n’ai jamais aimé d’homme. Je n’ai jamais ressenti grand-chose avec eux au lit. Par contre, je me rends compte que j’ai déjà aimé des femmes, mais je n’ai jamais vraiment voulu me l’avouer. J’ai une employée qui fait le ménage, la cuisine… Un peu tout. Elle est lesbienne. Je l’ai su après une nuit agitée qu’elle a passé avec une autre femme. Là, j’en ais ressenti de la jalousie. J’ai encore du mal à m’accepter, pleins de questions me rongent, comment vais-je vivre maintenant ? Comment le prendra mon entourage ? Comment ferais je si je veux un enfant ? Au boulot, comment ça se passera ? Ma situation me désespère, j’ai besoin d’aide. Aujourd’hui, j’ouvre enfin les yeux, dans le miroir, je vois une ratée, amoureuse de son employée qui ne doit pas vraiment l’aimer, après toutes les allusions méchantes qu’elle a faites envers les homos. C’est sûrement raté d’avance avec elle. J’hésite. D’un côté je veux quand même la garder, et d’un autre, ne voyant aucune issue, je me demande si le mieux ne serait pas de lui donner une grande somme d’argent pour qu’elle puisse partir, avoir un meilleur travail et être mieux. Mais je n’en ais pas envie, j’aime savoir qu’elle est là, la voir, l’entendre, j’aime quand elle me frôle. Ce matin , je me suis battue avec la fille qui a passé la nuit avec elle. Cette fille m’a cassé le nez. Mon employée m’a soignée, j’adorais sentir ses mains sur moi. Enfin je l’aime, mais comme je le disais, il y a très peu de chances pour qu’on finisse ensemble…
J’espère que vous n’aurez pas trouvé mon post trop long et que vous répondrez, car, comme vous avez pu le voir dans le titre, je ne sais vraiment plus où j’en suis… »

Angèle resta bouche bée devant l’écran. Voila qui expliquait tout ! L’histoire du vase, le testament, tout ! Angèle appela Yoan, lui donna rendez-vous dans un bar avec Rocky et Jess. Elle leur dit tout.
« Eh bien vous voyez, dit Rocky, La meilleure façon de l’aider n’est pas de se foutre d’elle comme vous l’avez fais.
- Tu as raison, répondit Yoan, mais même moi qui ais passé quatre ans avec elle, je ne me suis jamais douté de rien.
- Et sinon, dit Jess, maintenant que tu sais qu’elle est amoureuse de toi, que comptes tu faire ?
- Je ne sais pas, répondit Angèle, le regard vague.
- Moi je vais lui rendre visite, dit Yoan. »

Cassandre ouvrit les yeux, elle était à l’hôpital. Une infirmière arrivait. Elle lui demanda l’heure; 7 heures. Elle lui dit que son employée lui avait laissé son ordinateur portable. Tant mieux elle pourrait aller sur le forum voir les réponses.

Yoan vint vers 15 heures. Cassandre était encore épuisée. Il lui dit tout ce que savaient les autres après avoir regardé son ordinateur portable. Cassandre eut peur:
« Même… Angèle ?
- Oui, mais ne t’en fais pas, déjà, elle ne te déteste pas. Enfin bon, elle viendra te voir, je pense. Sinon ça va ?
- Mouais. Je peux te poser une question ?
- Oui.
- Comment tu as fais pour accepter d’être homo ? »
Il lui parla longtemps, cela l’aida beaucoup. Elle s’excusa de la façon dont elle l’avait humilié dans le bar. Il lui dit que ce n’était pas grave, qu’il comprenait. Il partit vers 18 heures.

Cassandre s’endormit. Elle se réveilla à 9 heures cette fois. On frappa à la porte. Angèle entra. Le cœur de Cassandre se serra, elle devint nerveuse.
« Bonjour.
- Bon.. Bonjour…
Angèle souriait.
- Vous allez bien ?
- Oui.
- Yoan vous a dit… Ce qu’on a vu ?
- Oui. »
Cassandre n’osait pas la regarder dans les yeux. Angèle prit sa main, mit son autre main sur le menton de Cassandre, ramena son visage face à elle, la regarda. Puis l’embrassa.


Cassandre sortit trois semaines plus tard. Pour fêter sa sortie, Angèle prévu une sortie au restaurant avec Jess, Yoan, Rocky et les quinze autres filles. Jess s’était excusée auprès de Cassandre en allant la voir. Ils s’éclatèrent.

Angèle voulait faire des études de médecine, Cassandre les paya. Désormais, elle ne travaillait plus pour elle et Cassandre ne comptait pas engager d’autre femme de ménage. Angèle était bien avec Cassandre. Avant elle ne la connaissait pas réellement, mais au fond, c’était un ange qui avait eu du mal à se trouver.
Le soir suivant, Angèle et Cassandre regardaient un film. Cassandre lui caressait les cheveux.
« Je ne me suis jamais aussi sentie bien qu’avec toi.
- Vraiment ?Dit Angèle en souriant.
- Vraiment, dit Cassandre, la regardant tendrement, mais j’ai une question qui me turlupine.
- Laquelle ?
- Ben… Entre filles, comment on fait l’amour ?
- Oh ben ça je peux te montrer… »

FIN

©Supermelo