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 poésie texte

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Aza
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dsouhg
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MessageSujet: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeJeu 10 Avr - 10:58

prose ou vers, texte ou poème bien structuré, mettez-y-dont ce qui vous a touché avec le livre dont s'est tiré ou la page web etc.
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Spooky
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeJeu 17 Avr - 22:19

Renée Vivien, Les Solitaires


Ceux-là dont les manteaux ont des plis de linceuls
Goûtent la volupté divine d’être seuls.

Leur sagesse a pitié de l’ivresse des couples,
De l’étreinte des mains, des pas aux rythmes souples.

Ceux dont le front se cache en l’ombre des linceuls
Savent la volupté divine d’être seuls.

Ils contemplent l’aurore et l’aspect de la vie
Sans horreur, et plus d’un qui les plaint les envie.

Ceux qui cherchent la paix du soir et des linceuls
Connaissent la terrible ivresse d’être seuls.

Ce sont les bien-aimés du soir et du mystère.
Ils écoutent germer les roses sous la terre

Et perçoivent l’écho des couleurs, le reflet
Des sons... Leur atmosphère est d’un gris violet.

Ils goûtent la saveur du vent et des ténèbres,
Et leurs yeux sont plus beaux que des torches funèbres.




D'autres poèmes ici : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeJeu 17 Avr - 22:39

Allez, j'en profite, un petit hommage... Neutral




Le crystal Automatique

allo allo encore une nuit pas la peine de chercher c'est moi l'homme des cavernes il y a les cigales qui étour-
dissent leur vie comme leur mort il y a aussi l'eau verte des lagunes même noyé je n'aurai jamais cette couleur- là pour penser à toi j'ai déposé tous mes mots au monts de-piété un fleuve de traineaux de baigneuses dans le courant de la journée blonde comme le pain et l'alcool de tes seins


allo allo je voudrais etre à l'envers clair de la terre le bout de tes seins à la couleur et le gout de cette terre-la


allo allo encore une nuit il y a la pluie et ses doigts de fossoyeur il y a la pluie qui met ses pieds dans le plat sur les toits la pluie a mangé le soleil avec des baguettes de chinois


allo allo l'accroissement du cristal c'est toi...c'est toi ô absente dans le vent et baigneuse de lombric quand viendra l'aube c'est toi qui poindras tes yeux de rivière sur l'émail bougé des îles et dans ma tête c'est toi le maguey éblouissant d'un ressac d'aigles sous le banian


Aimé Césaire


Dernière édition par Wayana le Jeu 17 Avr - 23:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeJeu 17 Avr - 22:45

Xavier Durringer...

La fée clochette se fait un shoot
Et dans ses yeux, des étincelles.
J'ai juste un sac, une paire de boots
Et dans mon dos deux grandes ailes

Deux grandes ailes de libellule
Pour voleter au firmament.
Maman, je te vois dans la foule
Et ton visage étincelant...

C'est le petit air de la junkie
La petite chanson à deux grammes jour
Je fais la pute, je m'appelle Candy
Pour 300 balles je te fais l'amour.

Je suis la fée clochette d'un soir
Dormant debout sur les talons
Et dans la nuit et dans le noir
Brille une étoile sur les cartons.

Que tout est froid, que tout est gris
Mon sang, ma peau sont tout glacés
Je n'ai plus d'hommes et plus d'amis
Je dors contre moi toute enlacée.

C'est le petit air de la junkie
La petite chanson à deux grammes jour
Je fais la pute, je m'appelle Candy
Pour 300 balles je te fais l'amour.
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeVen 18 Avr - 1:28

J'ai un besoin irrépressible de parler , de laisser les mots s'écouler de moi . Et j'ai follement l'impression ce soir que rien n'est vraiment important. Nous vivons dans un monde superficiel. Rien ne compte davantage en ce moment que la nuit tombant sur nous , que les étoiles parsement la voûte céleste . A l'échelle de l'univers , nous ne sommes surement pas grand chose. Et qu'est-ce qu'un évènement mineur de notre vie dans l'immensité de l'épopée humaine?
Nous nous attachons à des choses superficielles : au fond un examen n'est pas vraiment important, tu stresse, on te donne de la Rivotril pour améliorer ta vie...
Après tout est relatif . Il convient de relativiser , bien sur , s'il est facile d'en convenir et de le dire , il n'est pas aisé de le faire.
Où nous mênent nos pas? où va l'Humanité ? où vais-je (car c'est bien connu , je ramène toujours tout à moi , égoïste que je suis). Qu'ont donc prévu les Parques en se penchant sur mon destin. Etait-il écrit qu'un petit bout de femme venant de naître allait peut-être accomplir de grandes choses (après l'égoisme , un peu de mégalomanie)?
La notion de destin existe-t-elle? le futur est-il écrit à l'avance? Y a-t-il de vrais choix? où est-ce que ce que nous croyons être nos propres décisions, de notre fait nous sont-elles dictées par le destin?
L'ironie de certaines situations nous font nous poser des questions : certaines "coincidences" nous amènent à nous questionner et à remettre en question bien des choses. La vie est étrange mais malgré ça , elle est belle.
Que sais-je! La métaphysique ne mène qu'à des interrogations sans réponses , qu'à des discours stériles .

N'est ce pas terrifiant de ce dire qu'on aura jamais toutes les réponses à nos questions ?
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeVen 18 Avr - 7:26

Wayana a écrit:
Allez, j'en profite, un petit hommage... Neutral

FORT-DE-FRANCE. OBSÈQUES NATIONALES POUR AIMÉ CÉSAIRE

Aimé Césaire, le poète martiniquais chantre de la « négritude » , décédé hier à 94 ans à Fort-de-France .
Aimé Césaire, le père du célèbre concept de négritude ( la conscience d 'être noir (concept plus que résumé ici!!!!) ) , s’est éteint, hier, à Fort-de-France à l’âge de 94 ans. De tous les combats contre le colonialisme et le racisme pendant 70 ans, cet « éveilleur de liberté » a consacré sa vie à la littérature et à la politique. Solidaire du monde noir et de sa révolte contre le colonisateur, il se disait « fondamentalement poète, mais poète engagé » et « nègre, nègre, depuis le fond du ciel immémorial » ......
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeVen 18 Avr - 11:06

heyhey! c'est cool pour vos textes parcontre ironie ce texte est de toi non? Parceque le topic que j'ai ouvert est exclusivement réservé aux textes qu'on as lu et non ceux qu'ont à écrit, j'voudrais éviter que ça parte en journal intime, parcontre tu peut ouvrir un topic pour les textes écrit par les membres sans soucis je pense! Very Happy merci merci


donc j'étais venue pour vous lire une des 500 histoires qu'on trouve dans le livre de régis jauffret;microfictions
un bouquin de mille pages d'où micro...


Apprentis cadavres

Il n'aurait jamais du me demander où était la bastille. J'étais armé. Il aurait pu s'en douter. je n'ai quand même pas la tête de quelqu'un qui se promène à poil dans les rues. Je préfère tirer à vue, plutôt que me retrouver avec mon portefeuille volé ou trois canines dans le caniveau. Vous me dites qu'il est mort, je veux bien vous croire, et je n'ai aucune envie d'aller m'assurer à l'institut médico-légal que vous n'êtes pas entrain de me monter un canular. Mais quoi qu'il en soit, j'aime la vie, et si d'autres doivent la perdre pour que je la conserve, je n'aurai aucun scrupule à recommencer. Je ne me lasserai jamais de respirer au prinptemps l'odeur des arbres qui monte jusqu'à mon douzième étage malgré la pollution de la ville, de manger des huitres en regardant la mer, de faire l'amour avec une femme tendre, douce, carressante, à la toison soyeuse ou tondue les mois d'été comme le crâne d'un adjudant.
_oui surtout faire l'amour.
Le type dont vous me parlez avait l'air triste, et dans son regard on voyait bien qu'il passait son temps à pester contre l'existence, à se réunir dans un sous-sol avec d'autres apprentis cadavres de son espece, pour en dire du mal, et la diffamer.
_Lachement.
Car il savait qu'elle serait bien incapable de lui faire un procès. La loi protège les désespérés, et ceux qui les éliminent se retrouvent dans un commissariat où on les tracasse. Au lieu de jouer les cow-boys avec moi, vous feriez mieux d'enquêter sur ce pauvre type. Il n'a surement jamais eu de chance. Quelques divorces, des enfants fait de bric et de broc, une douzaine de dépressions au compteur, jamais d'argent, jamais d'insouciance, en guise de plaisir celui de se moucher.
_et son avenir.
Si je ne m'en étais pas mêlé , vos confrères de la brigade fluviale l'auraient repêché dans la Seine. D'ici là, il aurait dérangé les pompiers plusieurs fois par semaine pour qu'ils lui fassent un lavage d'estomac, qu'ils coupent la corde à laquelle il se serait pendu, qu'ils l'arrachent au pylone où il se serait empalé.
_ Car pour un oui, pour un non, il se serait jeté par la fenêtre.
Il aurait de la sorte abusé des services publics, et incapable de payer ses impots, trop impécunieux pour partir en voyage, consommer en abondance comme tout citoyen a le devoir de le faire, il n'aurait pas rapporté un centime à la société. En réalité je me suis contenté d'accomplir un travail d'éboueur.
_Et j'ai du mal à comprendre ce que vous me reprochez.
Après cette garde à vue, je prendrai quelques jours de vacances dans ma ferme normande. Mais sachez qu'en rentrant je porterai plainte auprès du procureur. Si je ne vide pas sur vousun chargeur ou deux, pour m'avoir fait perdre quarante-huit heures de bonheur.
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Spooky
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeVen 18 Avr - 11:50

Fascinant ton texte dsouhg! =)


Je continue dans la poésie ... Rolling Eyes


Musset, A Ninon



A Ninon



Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,

Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?

L'amour, vous le savez, cause une peine extrême ;

C'est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;

Peut-être cependant que vous m'en puniriez.



Si je vous le disais, que six mois de silence

Cachent de longs tourments et des voeux insensés :

Ninon, vous êtes fine, et votre insouciance

Se plaît, comme une fée, à deviner d'avance ;

Vous me répondriez peut-être : Je le sais.



Si je vous le disais, qu'une douce folie

A fait de moi votre ombre, et m'attache à vos pas :

Un petit air de doute et de mélancolie,

Vous le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie ;

Peut-être diriez-vous que vous n'y croyez pas.



Si je vous le disais, que j'emporte dans l'âme

Jusques aux moindres mots de nos propos du soir :

Un regard offensé, vous le savez, madame,

Change deux yeux d'azur en deux éclairs de flamme ;

Vous me défendriez peut-être de vous voir.



Si je vous le disais, que chaque nuit je veille,

Que chaque jour je pleure et je prie à genoux ;

Ninon, quand vous riez, vous savez qu'une abeille

Prendrait pour une fleur votre bouche vermeille ;

Si je vous le disais, peut-être en ririez-vous.



Mais vous ne saurez rien. - Je viens, sans rien en dire,

M'asseoir sous votre lampe et causer avec vous ;

Votre voix, je l'entends ; votre air, je le respire ;

Et vous pouvez douter, deviner et sourire,

Vos yeux ne verront pas de quoi m'être moins doux.



Je récolte en secret des fleurs mystérieuses :

Le soir, derrière vous, j'écoute au piano

Chanter sur le clavier vos mains harmonieuses,

Et, dans les tourbillons de nos valses joyeuses,

Je vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau.



La nuit, quand de si loin le monde nous sépare,

Quand je rentre chez moi pour tirer mes verrous,

De mille souvenirs en jaloux je m'empare ;

Et là, seul devant Dieu, plein d'une joie avare,

J'ouvre, comme un trésor, mon coeur tout plein de vous.



J'aime, et je sais répondre avec indifférence ;

J'aime, et rien ne le dit ; j'aime, et seul je le sais ;

Et mon secret m'est cher, et chère ma souffrance ;

Et j'ai fait le serment d'aimer sans espérance,

Mais non pas sans bonheur ; - je vous vois, c'est assez.



Non, je n'étais pas né pour ce bonheur suprême,

De mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds.

Tout me le prouve, hélas ! Jusqu’à ma douleur même...

Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,

Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeVen 18 Avr - 12:22

Magnifique, ton texte, Dsouhg...

Un peu dans le même esprit, j'aime beaucoup ça, aussi :

Un homme paisible


Etendant les mains hors du lit, Plume fut étonné de ne pas rencontrer le mur. "Tiens, pensa-t-il, les fourmis l'auront mangé..." et ils se rendormit.
Peu après, sa femme l'attrapa et le secoua : "Regarde, dit-elle, fainéant ! Pendant que tu étais occupé à dormir,on nous a volé notre maison". En effet, un ciel intact, s'étendait de tous côtés. "Bah, la chose est faite", pensa-t-il.

Peu après, un bruit se fit entendre. C'était un train qui arrivait sur eux à toute allure. "De l'air pressé qu'il a, pensa-t-il, il arrivera sûrement avant nous" et il se rendormit.

Ensuite, le froid le réveilla. Il était tout trempé de sang. Quelques morceaux de sa femme gisaient près de lui. "Avec le sang, pensa-t-il, surgissent toujours quantité de désagréments; si ce train pouvait n'être pas passé, j'en serais fort heureux. Mais puisqu'il est déjà passé..." et il se rendormit.

- Voyons, disait le juge, comment expliquez vous que votre femme se soit blessée au point qu'on l'ait trouvée partagée en huit morceaux, sans que vous, qui êtiez à côté, ayez pu faire un geste pour l'en empêcher, sans même vous en être aperçu. Voila le mystère. Toute l'affaire est là-dedans.
- Sur ce chemin, je ne peux pas l'aider pensa Plume, et il se rendormit.
- L'exécution aura lieu demain. Accusé avez-vous quelque chose à ajouter ?
- Excusez-moi, dit-il. Je n'ai pas suivi l'affaire. Et il se rendormit.



Henri Michaux - PLUME précédé de LOINTAIN INTÉRIEUR [1938]
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeVen 18 Avr - 13:46

C'est vrai Dsouhg, il est trop beau ton texte...


bon rien à voir mais :


Citation :
Boris Vian, La java des chaussettes à clous

Très mutines, toujours accortes
Elles donnent à qui les portent
Une grâce virile et forte
Et toujours de très bon aloi
Dépouillées de toute équivoque
D'un noir d'encre, sans rien qui choque
Cuir de vache ou bien façon phoque
Elles prennent force de loi.

Ce sont les chaussettes à clous
Compagnes chéries des chastes gendarmes
Oyez le plaisant vacarme
C'est là tout le charme
Des chaussettes à clous.

- Gendarme Combaluzier
Avez-vous ciré vos godasses ?
- Oui brigadier
- Alors veillez à ne pas les gâter dans quelque colombin

Depuis l'aube au crépuscule
Ignorantes du ridicule
Elles portent à qui circule
Les conseils du simple bon sens
Pour régler les tristes querelles
Des voyous et de leurs donzelles
Elles dansent la tarentelle
Sur les pieds de tous les feignants

Ce sont les chaussettes à clous
Compagnes chéries des brillants gendarmes
Remède à toutes les larmes
C'est là tout le charme
Des chaussettes à clous.

- Gendarme Edoux-Samain
Combien de contredanses avez-vous exécutées ce matin ?
- Cent treize, brigadier
- Gendarme, ce n'est guère!
Attention, on vous surveille

Ustensiles fort sociables
Elles prennent un contact aimable
Avce l'œil ou avec le râble
Du badaud qui ne sert à rien
Réformant la jeunesse oisive
Elles font propagande active
Dans le ventre ou dans les gencives
Des crétins du Quartier latin.

Ce sont les chaussettes à clous
Compagnes chéries des humbles gendarmes
Parure en même temps qu'arme
C'est là tout le charme
Des chaussettes à clous.

- Gendarme Otis Pifre, vous avez de la cervelle sur votre chaussure gauche
- Excusez, brigadier...
- La prochaine fois, essuyez-vous aux cheveux du prévenu

Très discrètes, c'est sans histoires
Pendant les interrogatoires
Qu'elles aident ceux du prétoire
De leur poids et de leur sagesse
Respectant toujours la cadence
Elles brisent joyeuse danse
Les tibias et la résistance
Des malfrats vaincus qu'on confesse.

Ce sont les chaussettes à clous
Des juges si doux, zélés auxiliaires
Calmez toutes vos alarmes
Vivons sous le charme
Des chaussettes à clous.
Calmez toutes vos alarmes
Vivons sous le charme
Des chaussettes à clous.
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeVen 18 Avr - 13:51

dsouhg a écrit:
heyhey! c'est cool pour vos textes parcontre ironie ce texte est de toi non? Parceque le topic que j'ai ouvert est exclusivement réservé aux textes qu'on as lu et non ceux qu'ont à écrit, j'voudrais éviter que ça parte en journal intime, parcontre tu peut ouvrir un topic pour les textes écrit par les membres sans soucis je pense! Very Happy merci merci

Oups désolée...
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeVen 25 Avr - 16:29

je me permets de mettre un texte que david abiker à écrit peu de temps après que je lui ai annoncé la mort de ma mère, et qu'on vient de m'envoyer..
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Les cellules qui faisaient la nouba

On m’a demandé un texte sur le cancer du sein. Je suis mal placé pour en parler, je ne l’ai pas eu celui-là. Il y a un an j’ai déjeuné avec 5 filles qui, elles, connaissaient le sujet d’un peu trop près à leur goût. On avait une opinion différente sur la campagne des héros ordinaires que je n’aimais pas. On se l’était dit par forum et blogs interposés. Comme ça chauffait un peu, on s’est vu pour en parler. Un resto près de la place de la Bourse. Au départ on devait débattre, s’engueuler si nécessaire. Je me suis pointé le premier pour maîtriser le terrain et regarder la carte. 5 malades d’un coup, des femmes en plus, je pétochais un peu.

Et puis elles sont arrivées ensemble. Une grande, une petite, une moyenne, une jeune, une moins jeune. Il y avait là un cancer du sein par personne et pour tous les goûts. Je les ai aimées tout de suite, toutes les cinq, à leur façon prudente de s’installer autour de la table ou peut-être parce que j’étais le seul homme perdu au milieu de toutes ces cellules déguisées filles. Elles m’ont parlé de leur association, du papier que j’avais fait dans Libération, de la réalité. Ensuite je leur ai dit des choses, sur « mon-mien », sa taille, l’endroit, tout ça. Mais ça n’avait aucune importance, on était ensemble et on le savait.

A un moment, je les ai imaginées toutes nues, je sais pas pourquoi.

Parce que je suis un homme sans doute... Parce que dehors il faisait froid et que le cancer casse l’ambiance si on ne met pas les filles toutes nues. J’ai pensé à un gros câlin entre cellules patraques qui voudraient se réchauffer, se faire des mamours, compter les moutons ou faire des galipettes. Pourquoi j’ai pensé ça ? A cause des seins peut-être. C’est sensible un sein, alors une paire... Il faut les réunir avant de les toucher m’a expliqué quelqu’une un soir. On s’est fait des mamours à 6 ce jour-là, avec des mots, des sourires, des battements de sourcils et des silences, aussi. J’aurais voulu être King Kong à midi, pour les mettre bien à l’abri dans la paume de ma main. Mais je n’étais qu’un homme. Alors, après le café, on a remis les cellules dans leur dossier et chaque dossier a rejoint son tiroir.

Ca n’empêchera pas les cellules de faire la nouba, ailleurs, un jour.
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeSam 3 Mai - 15:38

Très touchant ton texte dsouhg, à la fois simple et très beau.


Un peu de théâtre ... j'aimerais apprendre la première tirade pour la jouer devant mon prof. "Faîtes ce que vous voulez, un extrait d'une pièce qui vous plaît, vous mettez en scène comme vous le voulez."
Elle m'a beaucoup marquée au lycée cette pièce. A la fois dérangeante par son contenu mais tellement bien écrite.




J-P. Sartre, Les Mouches

Acte II, Scène 7

[Electre] Est-ce qu'elle va crier ? (Un temps. Elle prête l'oreille.) Il marche dans le couloir. Quand il aura ouvert la quatrième porte ... Ah ! je l'ai voulu ! Je le veux, il faut que je le veuille encore. (Elle regarde Egisthe.) Celui-ci est mort. C'est donc ça que je voulais. Je ne m'en rendais pas compte. (Elle s'approche de lui.) Cent fois je l'ai vu en songe, étendu à cette même place, une épée dans le coeur. Ses yeux étaient clos, il avait l'air de dormir. Comme je le haïssais, comme j'étais joyeuse de le haïr. Il n'a pas l'air de dormir, ses yeux sont ouverts, il me regarde. Il est mort - et ma haine est morte avec lui. Et je suis là ; et j'attends, et l'autre est vivante encore, au fond de sa chambre, et tout à l'heure elle va crier. Elle va crier comme une bête. Ah ! je ne peux plus supporter ce regard. (Elle s'agenouille et jette un manteau sur le visage d'Egisthe.) Qu'est-ce que je voulais donc ? (Silence. Puis cris de Clytemnestre.) Il l'a frappée. C'était notre mère et il l'a frappée. (Elle se relève.) Voici : mes ennemis sont morts. Pendant des années, j'ai joui de cette mort par avance, et, à présent, mon coeur est serré dans un étau. Est-ce que je me suis mentie pendant quinze ans ? Ca n'est pas vrai ! Ca n'est pas vrai ! Ca ne peut pas être vrai : je ne suis pas lâche ! Cette minute-ci je l'ai voulue et je la veux encore. J'ai voulu voir ce porc immonde couché à mes pieds. (Elle arrache le manteau.) Que m'importe ton regard de poisson mort. Je l'ai voulu, ce regard, et j'en jouis. (Cris plus faibles de Clytemnestre.) Qu'elle crie ! Qu'elle crie ! Je veux ses cris d'horreur et je veux ses souffrances. (Les cris cessent.) Joie ! Joie ! Je pleure de joie : mes ennenmis sont morts et mon père est vengé.


Acte III, scène 2

[Jupiter] Tu es une toute petite fille. Electre. Les autres petites filles souhaitent devenir les plus riches ou les plus belles de toutes les femmes. Et toi, fascinée par l'atroce destin de ta race, tu as décidé de devenir la plus douloureuse et la plus criminelle. Tu n'as jamais voulu le mal : tu n'as voulu que ton propre malheur. A ton âge, les enfants jouent encore à la poupée ou à la marelle ; et toi, pauvre petite, sans jouets ni compagnes, tu as joué au meurtre, parce que c'est un jeu qu'on peut jouer toute seule.
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeDim 4 Mai - 1:12

Acte II scène 3 c'est une scène que j'ai bossé il y a 3 ans...
Spooky, j'aime beaucoup tes goûts ! lol!


Moi j'aime beaucoup beaucoup ce qu'il écrit lui... Wink



En voyage, partir – Thierry Francois

Partir, tu t'en doutes,
N'est jamais prendre une route
Mais se laisser porter par son destin
Le long de multiple chemins
Partir, n'est pas une destination
Mais un mot en avant
Qui n'entend pas son frère "Retour".


Je suis un solitaire – Thierry François

Je suis un solitaire
A notre époque,
Ce mot ne veut plus rien dire
Ou du moins, on ne l'entend plus.
Je suis un solitaire, vous dis-je cependant
Et vous ne m'aurez plus.


Le flot de Voyageurs – Thierry Francois

Le flot de voyageurs
Une énorme vague humaine
Un Tsunami d'indifférence
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeDim 4 Mai - 17:39

Khalil Gibran: Le prophète (chapitre sur l'amour)

"Quand l'amour vous fait signe, suivez le.

Bien que ses voies soient dures et rudes.

Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui.

Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser.

Et quand il vous parle, croyez en lui.

Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins.

Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier.

De même qu'il vous fait croître, il vous élague.

De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil,

Ainsi il descendra jusqu'à vos racines et secouera leur emprise à la terre.

Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui.

Il vous bat pour vous mettre à nu.

Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce.

Il vous broie jusqu'à la blancheur.

Il vous pétrit jusqu'à vous rendre souple.

Et alors il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de Dieu.

Toutes ces choses, l'amour l'accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance devenir une parcelle du cœur de la Vie.

Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour.

Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l'amour vous moissonne,

Pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos rires, et vous pleurerez, mais point de toutes vos larmes.

L'amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même.

L'amour ne possède pas, ni ne veut être possédé.

Car l'amour suffit à l'amour.

Quand vous aimez, vous ne devriez pas dire, "Dieu est dans mon cœur", mais plutôt, "Je suis dans le cœur de Dieu".

Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l'amour car l'amour, s'il vous en trouve digne, dirige votre cours.

L'amour n'a d'autre désir que de s'accomplir.

Mais si vous aimez et que vos besoins doivent avoir des désirs, qu'ils soient ainsi :

Fondre et couler comme le ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit.

Connaître la douleur de trop de tendresse.

Etre blessé par votre propre compréhension de l'amour ;

Et en saigner volontiers et dans la joie.

Se réveiller à l'aube avec un cœur prêt à s'envoler et rendre grâce pour une nouvelle journée d'amour ;

Se reposer au milieu du jour et méditer sur l'extase de l'amour ;

Retourner en sa demeure au crépuscule avec gratitude ;

Et alors s'endormir avec une prière pour le bien-aimé dans votre cœur et un chant de louanges sur vos lèvres."

J'adore cet auteur *o*
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karine
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeMer 21 Mai - 19:16

S'il en fait vivre quelque uns,
l'espoir ne manque jamais
d'en faire mourir plusieurs.

Mais, à vrai dire
pour vivre ou pour mourir
faut-il vraiment s'en remettre
à l'espoir ?

L'âne a t-il besoin de carotte
pour se mettre en marche ?

C'est quand on a cessé d'espérer
qu'on peut voir surgir l'inespéré.

Car, de l'espoir, qu'attendre,
sinon, au pire, déception
et au mieux, s'étant cru comblé,
la démythification ?

(Ah, c'était donc seulement
cela
que l'on espérait ?)

Seul l'inespéré
donne à la vie
le goût de vivre.


Gil JOUARNAD

J'ai trouvé ce poème dans un regroupement de poème je n'ai malheuresement pas le titre.

très beau texte: "les cellules qui font la nouba" de David Abiker merci dsouhg de l'avoir poster ici!^^
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeVen 23 Mai - 0:19

Gagnez son temps

Un peu d'espoir de temps en temps
Et des souvenirs tout le temps tout le temps

C'est lé début de ma chanson
Je me souviens de cette vieille amertume
Certes passagère mais à mes yeux ou
A mon goût tellement brutale
J'avais treize ans elle en avait dix-sept
Et elle regardait bien plus loin que moi
Heureusement l'abattement passe cesse des fois
Depuis j'ai connu d'autres histoires d'autres lueurs
D'autres flammes aussi
Je me souviens de tous mes rêves
Je me souviens de ces farfadets bleus
Qui déambulaient dans un lumière pâle
Mais féerique pourtant
Je me souviens de toutes ces ombellifères
Fenouil persil anis que je n'aimais guère
Je me souviens de ces agréables impressions tactiles
Lorsque j'étais en universelle compagnie
Et surtout je me souviens de ces deux vers
"L'espérance est brûlure muette / ou parfois cicatrice"
J'ai oublié le nom de l'auteur

Un peu d'espoir de temps en temps
Et des souvenirs tout le temps tout le temps
C'est le début de ma chanson
Dont nous sommes les illustres rejetons
Je me rappelle je me rappelle
tout est tellement signifiant
Il y a des mots qu'on aime
D'autres qu'on adore
Et il y a le tout petit bruit du réfrigérateur
Ce soir comme tant d'autres soirs je me secoue fais le guet
Je pars et je parle singulièrement
De là où j'ai toujours vécu
J'habite une terre abandonnée
J'habite une ville désoeuvrée
Mais cependant j'y crois et j'attends
Que quelque chose de vraiment nouveau commence
Un peu d'espoir de temps en temps

Thierry Renard
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeLun 2 Juin - 22:10

Luce a écrit:
Khalil Gibran: Le prophète


Ce livre c'est ma bible poésie texte 618997


Un petit texte que j'ai joué en décla en janvier... Ca me fait penser à quelqu'un que je connais bien Rolling Eyes Laughing Mr Green


Histoire d'homme
Xavier Durringer



Et il y a une définition que je ne comprends pas. C’est « énervée ».
Être énervé, c’est être sans nerfs. Alors que moi j’ai l’impression d’en avoir trop et qu’ils se tendent, véritables tendeurs crochetés au bout.
Certains, certaines vous ne pouvez pas savoir comme vous m’énervez, c’est difficile d’imaginer à quel point vous me mettez à bout, à vous étrangler en rêve dans un terrain vague, vous ne pouvez pas imaginer comme je vous méprise au fond de moi qu’il n’y a même plus de mots pour le dire. Du mépris, je passe aux insultes et à la colère, c’est très difficile de garder ses distances avec le mépris. Et là j’ai les nerfs qui craquent, ça je comprends et me mets à pleurer nerveusement, à bout de nerfs.

C’est énervant de pleurer pour ces connards et je ne dirai pas ces connasses, je trouve ça très laid, c’est une figure de style je dirai pas, mais on le dit eh ben moi je le dis sans figure de style, toutes ces connasses, voilà ça fait du bien. Tous ces connards et ces connasses qui jour après jour vous pourrissent la vie, racontent des choses sur vous comme de petites vipères, sans rien savoir, ils partent de rien et arrivent à tout. Toutes leurs suppositions vont toujours dans le mauvais sens, toujours contre vous. Leurs regards pleins de haine à couper au couteau, leurs jeux de mots faciles, la critique calembourgeoise, l’exaspéré continuel qui vous fusille du regard, leur facilité condescendante et j’en ai vu, des paquets, des groupes, et des troupeaux de connards et d’abrutis. Comme des troupeaux d’éléphants et de girafes au Kenya. Ils se baladent en groupe majestueux de conneries, de sous-bois en sous-bois, se trimballant mine de rien lourds et poussifs, des cervelles de plomb, un paquet de cartes de visite toujours dans la poche.

Et je travaille, je travaille pour arrêter de penser à tout ça, enfin je travaille sur moi, enfin je veux dire que je fais tout pour essayer d’enrayer ma rage contre tous ces abrutis.

Et puis je voulais dire à plein de monde que je les aime pour leur constance, leur humour, leur intelligence de cœur et leur finesse.
Voyez, c’est ça le problème, mon problème, c’est que je passe d’un extrême à l’autre, ça manque d’équilibre, de nuances, mais j’y peux rien, c’est blanc ou noir, brûlant ou glacé, je connais pas le tiède ni le gris c’est tout mon problème, soit je mets les gens sur un piédestal soit je les enterre au plus profond… J’ai du mal à me situer, où je suis moi dans ce monde de sommets et de gouffres ? Eh bien moi je crois que je suis sur le plancher des vaches, à ras le trottoir.

Un coup je pars en montagne au Mont-blanc, j’escalade le sommet, enfin je fais des balades autour du Mont-blanc, je vais pas au sommet, je fais le massif du Mont-blanc, c’est une image le Mont-blanc. C’est-à-dire que je sors avec mes amis. Mais comme souvent à la longue, on peut être déçu, même par ses amis, on s’évite de plus en plus. Non non je sais, j’ai une profonde névrose de ce côté-là. Je travaille là-dessus.
J’ai toujours peur de décevoir ou qu’on me déçoive et ça c’est terrible, une gifle quand ça m’arrive, une giclée d’encre sur le chemisier. Alors je suis un peu désespérément seule. Vous trouvez ça drôle d’aller s’acheter des fleurs pour soi-même ? De se faire à manger, d’aller se coucher, de voir des belles choses et de ne pas pouvoir les partager ?

Je sais pas où toute cette mélasse a commencé. On dit la petite enfance mais je suis pas sûre. Moi je crois que ça a commencé beaucoup plus tard. Je crois à la première fêlure amoureuse. Voilà, moi je situe ça par là, aux environs… Je peux me tromper mais pour moi, je dois pas être loin de toucher du doigt. J’aime pas me sentir trahie, c’est comme ça, je ne suis pas une tasse qu’on ébrèche. Je préfère pas me livrer pour pas être déçue. Alors j’ai mis des distances et des barrières et des ponts, des portes. Je m’isole.
Je ne crois plus en rien ni en personne. Je ne crois plus en moi non plus. Je me passe un disque et je regarde le ciel.
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeMer 4 Juin - 13:28

"[L'écrivain] prétend que Sechou était parti sous une décharge, c'est-à-dire sans intention, qu'il avait fui sans même s'être libéré de l'intérieur, et qu'il vivra peut-être sans chaîne mais aussi sans aucune liberté s'il ne trouve pas en lui comment aller vraiment... Il prétend que le grand geste de la grande liberté n'est pas de revenir, de s'en aller ou de rester, mais de décider ce que l'on fait, d'évaluer et de soutenir ce que l'on fait sans jamais emprunter une quelconque évidence. Le vrai départ peut être de revenir, de pouvoir revenir... il peut être n'importe quoi.

Le lecteur chipote : Qu'est-ce qui alors distinguerait celui qui revient fort de sa liberté de celui qui sans liberté reviendrait sur ses pas, ou n'oserait même pas tenter de s'en aller ? - ce qui les distingue, prétend l'écrivain, c'est ce qu'ils savent en eux-mêmes sur eux-mêmes. Car la liberté vraie n'est pas un spectacle et ne peut jamais l'être. Quand on est libre, on n'a rien à monter, à démontrer, à dire ou à dédire, on est juste affairé à ces immensités qui soudain s'ouvrent en soi et qui ne se maudissent plus..."

Patrick Chamoiseau, Un dimanche au cachot
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeMer 4 Juin - 14:49

" Du charme des parfums je ne me mets guère en peine. Absents, je ne les recherche pas ; présents, je ne les repousse pas ; je suis prêt à m'en passer toujours. C'est du moins ce qui me semble ; peut-être suis-je dupe. Car il y a en moi de déplorables ténèbres qui me dérobent la vue de mes virtualités profondes, de sorte que, lorsque mon esprit s'interroge sur ses forces, il sait bien qu'il ne doit pas se fier à lui-même, parce que son contenu reste le plus souvent caché, si l'expérience ne le lui révèle. Aussi personne ne doit être sans inquiétude dans cette vie qu'on nomme "une tentation perpétuelle" : qui sait si, de mauvais devenu meilleur, on ne redeviendra pas de meilleur, pire ? ..."

Saint Augustin Les Confessions Chapitre XXXII (Les plaisirs de l'odorat)
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeMer 4 Juin - 15:08

" Il étend la surface de son corps pour se retrouver.
Il renie la présence de lui-même pour se retrouver.
Il vêt d'une chemise quelques vides pour, avant l'autre Vide, un petit semblant de plein."


"Une gale d' étincelles démange un crâne douloureux. C'est un Meidosem. C'est une peine qui court. C'est une fuite qui roule. C'est l'estropié de l'air qui s'agite, éperdu. Ne va-t-on pas pouvoir l'aider ?
Non ! "


Henri Michaux. La vie dans les plis. ( portrait de Meidosems)
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeMer 4 Juin - 16:14

"La parole écorche et coupe.
Elle modèle, déforme et module.
Elle irrite, amplifie, apaise, rehausse et abaisse.
Elle perturbe, guérit, rend malade et selon sa charge, parfois, tue net.
Une fois émise on ne peut plus la rattraper.
Elle déclenche ou termine tout."

A. Hampâté Bâ. A l'école du caméléon. Extrait
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitimeDim 15 Juin - 10:04

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle ! »

Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serais sous la terre, et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.

Ronsard
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MessageSujet: Re: poésie texte   poésie texte Icon_minitime

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