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 Raison d'état

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Nimu
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Nimu


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MessageSujet: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeVen 27 Fév - 11:26

Ça c'est pour celles qui disaient vouloir savoir des choses mais n'être pas informées correctement...

Citation :
Accueil du site > On nous cache tout, on nous dit rien ! > Affaire Colonna : la raison d’État en flagrant délit

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Affaire Colonna : la raison d’État en flagrant délit

mardi 17 février 2009, par Olivier Bonnet

Imaginez qu’un commissaire divisionnaire de police, secrétaire général d’une préfecture, ami personnel et bras droit de son préfet assassiné - rien moins qu’un rigolo - reçoive de la part d’un informateur le nom de deux suspects qui pourraient avoir un rapport avec l’assassinat en question. Qu’il en informe le procureur de la République de Paris, Yves Bot, dès 2002, puis le président de la cour d’assises Didier Wacogne, ainsi que le procureur général Laurent Le Mesle par lettre fin décembre 2008. Comment cet homme pourrait-il imaginer qu’aucune dvinvestigation ne soit faite au sujet de ces deux suspects ? Lorsqu’il témoigne en 2007 au procès d’Yvan Colonna, accusé d’être le meurtrier du préfet Claude Érignac - puisque c’est bien sûr de cette affaire qu’il s’agit - Didier Vinolas, notre commissaire, se borne à évoquer la mémoire du fonctionnaire défunt et de raconter comment il a annoncé la nouvelle à sa veuve et l’a aidée à choisir un cercueil et une cravate. "Il ne dit rien, parce qu’il pense que les enquêteurs vont eux-mêmes en parler, explique France-Soir. Il est assis parmi le public lorsque le commissaire Frédéric Veaux témoigne que « Colonna a peut-être le profil du tueur mais qu’il y en a d’autres. » M. Veaux cite plusieurs noms de suspects, qui n’ont pas été inquiétés, dont celui d’un des deux hommes incriminés par M. X, l’informateur de Didier Vinolas. Le 29 décembre 2008, parce que le procès est audiencé et que rien n’a évolué, il rédige une note de synthèse, qu’il remet au greffe du parquet général de Paris, dirigé par Laurent Le Mesle. Didier Vinolas transmet également sa note à Didier Wacogne, désigné pour présider les assises de février 2009. Vendredi soir, M. Wacogne a confirmé avoir reçu la lettre mais « je ne l’ai pas lue. Je ne lis que les certificats médicaux des témoins ne pouvant pas venir au procès." Colonna est condamné mais fait appel. C’est ainsi que nous en arrivons au second témoignage de Didier Vinolas qui, cette fois, crache le morceau : "Il y a peut-être deux hommes dans la nature qui ont participé à l’assassinat du préfet. Ça m’est insupportable", a-t-il déclaré vendredi dernier, ses propos ayant fait l’effet d’une véritable bombe. La défense n’a jamais eu connaissance de son témoignage et par conséquent de l’existence de ces deux suspects. Leurs noms ne figurent pas au dossier. Parce qu’on n’a pas voulu suivre cette piste ? Comment expliquer de telles fautes, au plus haut niveau, qui entachent irrémédiablement la crédibilité de la procédure judiciaire en cours ?

gsPour Gilles Siméoni, l’un des défenseurs de Colonna, la réponse est claire, qu’il a livrée au cours d’une conférence de presse relayée par le blog de l’avocat Gilles Devers : "On a fabriqué un faux coupable ! Nous avons aujourd’hui la preuve que des éléments de nature à démontrer l’innocence d’Yvan Colonna ont été délibérément écartés. De façon délibérée, organisée, réfléchie, de hauts magistrats et de grands policiers antiterroristes ont décidé de taire, parfois de détruire des éléments à décharge pouvant conduire à démontrer l’innocence d’Yvan Colonna. Sans crainte d’être démentis, nous l’affirmons solennellement. Le témoignage de Didier Vinolas est d’une gravité extrême, d’autant qu’il était l’ami et le collaborateur direct de Claude Érignac. Tout cela révèle que, dès 1999, une vérité d’État a été décrétée et que plus personne n’a voulu s’en écarter. Dans ce dossier, il y a déjà eu la révélation au procès Castela et Andriuzzi d’un faux rapport d’enquête antidaté ; puis la disparition d’écoutes téléphoniques judiciaires dont a témoigné Roger Marion, le chef de la DNAT (Division nationale antiterroriste), sous serment devant le Sénat, lors de l’enquête parlementaire – ces écoutes d’Yvan Colonna le mettaient hors de cause. Il y a eu la deuxième voiture sur les lieux du crime dont on n’a jamais identifié les occupants. Puis la fameuse empreinte relevée sur le ruban adhésif à la gendarmerie de Pietrosella qui n’appartient à aucun membre du commando et encore moins à M. Colonna ! Le légiste dit que le tireur était aussi grand que le préfet (Colonna est de bien plus petite taille, NdA) et aujourd’hui, on apprend que d’autres éléments capitaux ont été étouffés ! C’est scandaleux." Maître Gilles Devers partage l’indignation de son confrère, qu’il exprime avec des mots très durs : "Truandage de l’enquête à une échelle inconnue. Je suis atterré par ce que j’ai lu. Et tout risque de dégringoler avec la plainte pour « entrave à la manifestation de la vérité » déposée aujourd’hui par les avocats d’Yvan Colonna".

j-mbUn scandale d’État ?, c’est le titre du billet consacré à l’affaire par notre ami Jean-Marcel Bouguerau, journaliste du Nouvel Observateur, sur son blog : "Y aurait-il au détour du procès Colonna non seulement un nouvel Outreau mais peut-être aussi un scandale d’État ? Les erreurs de l’enquête ont déjà été soulignées par un rapport de l’Assemblée qui fustigeait la "guerre des services et les logiques personnelles" qui avaient prévalu pendant les dix-huit mois d’enquête et surtout, s’agissant d’Yvan Colonna, l’absence de preuves, ni empreinte digitale ou génétique, ni trace d’une communication téléphonique sur son téléphone portable. A cela s’ajoutent d’autres éléments troublants : la présence d’Yvan Colonna sur les lieux du crime fait également débat. Or, malgré cela, il a été condamné en décembre 2007 à la perpétuité. C’est déjà beaucoup. Mais si à cela s’ajoute un scandale d’État, la coupe est pleine. Or, vendredi soir, Didier Vinolas, qui était secrétaire général du préfet lors de son assassinat, a affirmé détenir les noms de deux nouveaux membres présumés du commando nationaliste à l’origine de l’assassinat, qui n’auraient jamais été inquiétés et seraient "peut-être dans la nature". Ces noms, a-t-il assuré, avaient été transmis notamment en 2002 à Yves Bot et en 2004 au chef du Raid Christian Lambert. Ceci signifie que des éléments à décharge, favorables au berger de Cargèse, ont été mis sous le boisseau. L’affaire se corse, si l’on ose dire, lorsqu’on examine les antécédents d’Yves Bot : magistrat autoritaire, il n’a jamais caché sa proximité avec Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur à l’époque de l’arrestation d’Yvan Colonna qui était alors son principal fait d’armes. Ses détracteurs, au rang desquels plusieurs magistrats spécialisés dans les affaires financières, avaient souligné sa capacité à bloquer la progression de certains dossiers en refusant par exemple d’octroyer aux juges l’autorisation d’enquêter sur des faits nouveaux apparus au fil de l’enquête. Il s’est également fait remarquer en s’érigeant en défenseur du système judiciaire face aux caméras en novembre 2005 lors du procès en appel d’Outreau, même s’il avait spectaculairement présenté ses "regrets" aux accusés avant même qu’ils ne soient acquittés."

couvPuisque Jean-Marcel cite Nicolas Sarkozy, citons-le à notre tour : "Nous avons arrêté Yvon Colonna (il s’est trompé ce jour-là de prénom ! NdA), l’assassin du préfet Érignac", a-t-il annoncé le 4 juillet 2003. Invraisemblable sortie : la déclaration universelle des droits de l’Homme ne stipule-t-elle pas que "toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées" ? Mais le ministre de l’Intérieur de l’époque s’était royalement assis sur la déclaration des droits de l’Homme. Un tribunal peut-il aujourd’hui le déjuger, lui qui avait décrété la culpabilité du berger de Cargèse ? Apparemment, tout est fait pour que Colonna soit bien condamné, coûte que coûte, et les révélations de Didier Vinolas accréditent encore davantage cette thèse. La raison d’État ne vient-elle pas d’être prise en flagrant délit ?

PS : Nous avions déjà écrit un billet à propos de l’affaire Colonna, juste avant le premier procès, dans lequel nous émettions de sérieux doutes puisque nous l’avions titré Yvan Colonna déjà condamné ? Cet article n’est actuellement plus en ligne, puisque nous y remettions en question l’indépendance d’un magistrat qui nous a attaqué en justice pour "injures publiques". Nous vous en parlions dans notre billet "Plume de presse" mis en examen. Depuis a été prononcé notre renvoi en correctionnelle. Le procès est à venir, à une date non encore fixée. Nous aurons l’occasion de vous en entretenir à nouveau.
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeLun 2 Mar - 14:31

C'est clair qu'il est aberrant ce dossier d'accusation. Si jamais ils le condamnent quand même, il faut espérer que ça coince au niveau européen... ça doit être possible, non ?
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeLun 9 Mar - 0:25

Je sais que ça n'intéresse personne, c'est pas aussi important que de savoir si les pingouins sont gays ou pas mais tant pis, je continue d'informer...


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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeLun 9 Mar - 1:21

Nimu a écrit:
Je sais que ça n'intéresse personne, c'est pas aussi important que de savoir si les pingouins sont gays ou pas mais tant pis, je continue d'informer...


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C'est pas parce que les gens ne répondent pas sur ce forum qu'on s'en fout, Nimu.
Tu vois bien que l'opinion publique se rend compte cette fois de ce qui se passe. Quelle que soit l'issue du procès (et malheureusement ma confiance dans la justice de mon pays n'est pas au top de sa forme) tu ne peux pas dire qu'il n'y aura pas eu une prise de conscience. Ca n'a rien à voir avec le premier procès, tous les journaux se font l'écho des "dysfonctionnements" de l'enquête, pour employer le doux euphémisme à la mode.
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeLun 9 Mar - 14:46

Wayana a écrit:
Nimu a écrit:
Je sais que ça n'intéresse personne, c'est pas aussi important que de savoir si les pingouins sont gays ou pas mais tant pis, je continue d'informer...


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C'est pas parce que les gens ne répondent pas sur ce forum qu'on s'en fout, Nimu.
Tu vois bien que l'opinion publique se rend compte cette fois de ce qui se passe. Quelle que soit l'issue du procès (et malheureusement ma confiance dans la justice de mon pays n'est pas au top de sa forme) tu ne peux pas dire qu'il n'y aura pas eu une prise de conscience. Ca n'a rien à voir avec le premier procès, tous les journaux se font l'écho des "dysfonctionnements" de l'enquête, pour employer le doux euphémisme à la mode.



Pas une manif dans les rues alors que les droits de l'hommes sont bafoués comme dans la dernière des dictatures. La france c'est un pays qui envoie des innocents en prison la vie entière dans l'indifférence générale. A part quelques centaines de nationalistes PERSONNE ne monte au créneau pour dénoncer violemment un scandale au delà de toutes mesures. C'est la liberté de TOUT LE MONDE qui est en danger quand on commence à mettre en place des pseudo justices dites "d'exception" où des enfoirés sont payés pour condamner.
Ce n'est pas vrai que les gens s'y intéressent, les gens ne s'intéressent qu'à leur petite gueule, ils n'en ont rien à foutre qu'Yvan Colonna passe sa vie en prison. Ce n'est personne pour eux, il a en plus le tort d'être Nationaliste, ce qui fait de lui un coupable de toutes façons et à priori.
Je ne parle pas pour toi Waya, je sais très bien que tu ne penses pas ça et que ça t'intéresse, mais l'immense majorité sans contre cogne et ça me fait vomir. Peut-être qu'il faudrait que les gens se subissent ce genre de situation juste pour voir ce que ça fait...
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeJeu 12 Mar - 10:00

Citation :
Pourquoi Yvan Colonna a quitté son procès
Stéphane Durand-Souffland

«Quoi que je dise, quoi que je fasse, tout est balayé d'un revers de manche. Je ne veux plus continuer comme ça. Je quitte ce procès, je m'en vais, je récuse mes avocats»,a déclaré mercredi Yvan Colonna.
ANALYSE - L'accusé et ses avocats dénonçaient depuis le début la «déloyauté» de la cour d'assises qui a décidé, mercredi, de mener les débats jusqu'à leur terme.

La cour d'assises de Paris a décidé, mercredi, de juger des planches, un banc et une vitre de verre blindé. Car Yvan Colonna, après avoir récusé ses cinq avocats, a quitté son propre procès, qui se poursuit sans lui. «Je suis choquée par son manque de courage, réagira Dominique Érignac, la veuve du préfet assassiné. Nous sommes confrontés une nouvelle fois à sa fuite. Je me demande si cela n'était pas décidé dès le premier jour.»

C'est bel et bien le berger de Cargèse qui, peu après 15 heures, a donné le signal du clash définitif. Le président Didier Wacogne vient d'annoncer qu'une deuxième demande de reconstitution est rejetée. L'accusé se lève : «Je n'accepte pas cette décision. Pour moi, la reconstitution est importantissime. Vous ne voulez pas la faire parce qu'elle invalide le scénario initial de Pierre Alessandri (membre du commando condamné à perpétuité en 2003, NDLR). Quoi que je dise, quoi que je fasse, tout est balayé d'un revers de manche. Je ne veux plus continuer comme ça. Je quitte ce procès, je m'en vais, je récuse mes avocats. Je redescends dans la souricière où il fait bon vivre, hein, madame (il darde un regard furieux sur une assesseuse, NDLR), où ça sent la pisse. Si vous voulez me condamner au nom de la raison d'État, faites-le, mais sans moi. Je suis innocent, et vous le savez.»

Des applaudissements éclatent dans la salle. Le président, blême, s'adresse à Mes Garbarini, Sollacaro, Simeoni et Maisonneuve (leur confrère Dehapiot est absent) : «Je vais vous commettre d'office.»

Me Maisonneuve : «Je ne serai pas un avocat potiche, je n'ai pas l'intention de trahir la mission qui m'a été assignée. Je ne suis plus l'avocat d'Yvan Colonna.

- La cour refuse vos excuses.

- Je n'en ai pas présenté !»

Tout le naufrage du procès tient en cet échange, qui résume l'histoire d'un dialogue impossible. Dès le deuxième jour des débats, qui se sont ouverts le 9 février, Yvan Colonna adopte une attitude intraitable. Il «interdit» à ses proches de venir témoigner. Il affirme d'emblée que son procès est politique, et que, comme Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, l'avait qualifié d'«assassin» du préfet Érignac, sa condamnation est dictée à la cour.

Le 16 février, il franchit un pas supplémentaire en s'en prenant au président Wacogne : «J'affirme que vous êtes en mission pour me faire condamner au nom de la raison d'État, alors que je suis innocent. (…) La cerise sur le gâteau, c'est votre déloyauté au sujet de la lettre de Didier Vinolas. Un jour, c'est vous qui devrez répondre à certaines questions !» À cette charge déchainée, ni le président ni les avocats généraux ne répondent. Dès lors, il n'y a plus d'autorité face au box.

D'autant que l'«affaire Vinolas», à laquelle Yvan Colonna vient de faire allusion, agit comme un lent poison qui, peu à peu, va détraquer la machine judiciaire. Peu importe, en définitive, le contenu des «révélations» de ce témoin, ancien proche collaborateur de Claude Érignac à la préfecture de la Région Corse. Ce qui heurte, c'est que les courriers qu'il a adressés au parquet général (29 décembre 2008), puis au président (28 janvier 2009), aient été dissimulés aux parties. Et comme une boulette ne vient jamais seule, la défense découvre le 24 février qu'un témoin capital, enquêteur omniprésent - et controversé - dans la procédure, a envoyé le 6 février un certificat médical pour justifier son absence à la barre. Non seulement le président ne l'en avait pas informée, mais il semble s'échiner à dissimuler la nature du mal qui ronge ce témoin. On apprend plus tard qu'il serait de nature psychologique…

À partir de cet instant, la rupture est consommée. Les accrochages se multiplient. Mme Érignac, dit-on, aurait songé, écœurée, à ne plus assister à l'audience. Chacun sait que le procès ne pourra pas aller normalement à son terme. Que le verdict, quel qu'il puisse être, sera entaché de soupçon. Mais comment arrêter le processus ? L'institution judiciaire ne peut le décider d'elle-même, au risque de perdre la face. Mais si c'est la défense qui claque la porte, la situation est tout autre...

Les bourdes de la cour

Contrairement à ce que martèlent les avocats d'Yvan Colonna, ils n'ont pas démontré l'innocence de leur client. Mais ils ont instillé un doute sérieux sur le scénario élevé au rang de dogme par l'instruction : le «groupe des anonymes», qui a ourdi l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella puis l'assassinat du préfet Érignac, était composé de sept hommes. Dans les deux cas, Yvan Colonna était présent. Le tireur d'Ajaccio, aucun doute, c'est lui. Ses complices ont été trahis par leurs téléphones portables, qui ont permis d'établir leur présence sur les lieux et de démolir leurs alibis. Placés en garde à vue le 21 mai 1999, ils ont dénoncé Yvan Colonna avec un grand luxe de détails, avant de se rétracter vingt-deux mois plus tard, de manière peu convaincante.

Mais la défense, qui sait déjà que les témoignages oculaires lui sont tous propices et qu'il n'existe aucun élément scientifique contre l'accusé, a repris l'énorme dossier ligne à ligne. Elle affirme à présent que les «Anonymes» étaient bien plus nombreux, ce que valident les condamnés de 2003, sans toutefois révéler leur nombre réel. Elle établit l'existence d'écoutes téléphoniques, de septembre 1998 à mai 1999, qui ont été délibérément écartées de la procédure, «parce qu'elles innocentent Yvan Colonna», tempête Me Gilles Simeoni. Surtout, cet avocat analyse la téléphonie et établit que, selon lui, Didier Maranelli et Alain Ferrandi ne se trouvaient pas là où ils auraient dû être au soir du 6 février 1998. Il faut être objectif : plus de sept conspirateurs, soit ; des écoutes défavorables à l'accusation, d'accord ; des mensonges de mis en cause pendant les gardes à vue, plausible. Mais cela exonère-t-il M. Colonna de manière irréfragable ? Cette question fondamentale a été éclipsée par les bourdes de la cour. Comme la nature a horreur du vide, ces assises donnent sans cesse l'impression d'avoir horreur du doute. La démonstration de Me Simeoni sur les portables n'a, par exemple, donné lieu à aucune riposte du ministère public. De même, les déclarations troublantes, et totalement inédites, de Pierre Alessandri, laissant entendre que les membres du commando ont pu se sentir trahis par Yvan Colonna, n'ont provoqué aucune interrogation de la cour (voir nos éditions du 10 mars).

Les fameuses écoutes fantômes

La défense, à l'évidence, a franchi les bornes, comme lorsque Me Antoine Sollacaro a traité la cour de «junte birmane». Mais, en dissimulant des pièces, le président a laissé s'installer l'idée que les débats étaient faussés. Son attitude face à certains témoins laisse pantois : pas une question de fond à Mlle Contart, qui a longuement croisé le regard de l'assassin du préfet - elle jure que ce n'est pas Yvan Colonna -, des dizaines de questions à Jean-Louis Malpelli, témoin oculaire de rien du tout à part de la pizza qu'il avait dégustée, le 6 février 1998, avec sa compagne, pendant que le préfet Érignac tombait sous les balles. Comment rester sans réaction face à tout cela, quand on défend un homme qui encourt la plus lourde des peines ?

Mercredi encore, les avocats d'Yvan Colonna demandaient à M. Wacogne si les fameuses écoutes fantômes avaient été, comme il l'avait promis la semaine passée, versées au dossier. «Je n'ai pas de nouvelles», répond, désinvolte, le magistrat. Un peu plus tard, justifiant le fait qu'il avait en revanche annexé les photos d'un transport sur les lieux effectué lors du premier procès, il s'essaye à l'humour : «Si j'avais voulu verser la recette du brocciu, j'aurais pu le faire.» Le président Wacogne en est donc au fromage. Le dessert sera pour la fin mars : la condamnation à perpétuité d'un box vide, en guise de pièce montée judiciaire.
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeJeu 12 Mar - 23:17

Citation :
Procès Yvan Colonna Acte II - Le refus du guet apens judiciaire...

Le 11 mars 2009 : La deuxième demande de reconstitution a donc été refusée ce mercredi 11 mars 2009, au prétexte de « l´absence d´éléments nouveaux »…. Balayés la téléphonie qui pose question, les derniers témoignages des membres du commando qui innocentent Yvan, les derniers rebondissements et révélations, les nécessaires confrontations entre les différentes thèses, les expertises balistiques et médico légales...

Balayés aussi les témoignages oculaires qui l´innocentent et que l´on s´est empressé de discréditer, les écoutes judiciaires qui ont opportunément disparu du dossier, les courriers dissimulés à la défense…

Yvan Colonna a été contraint de mettre un terme à ce piège judiciaire qui voulait le rendre complice de sa propre condamnation et lui faire subir jusqu´au bout la partialité assumée de la cour.

Le choix fut difficile mais largement justifié au regard des semaines passées…

Dès que le Président finit de lire l´arrêt rejetant la demande de reconstitution, Yvan se lève et demande à prendre la parole :

«Je n´accepte pas cette décision ! La reconstitution est primordiale pour moi, et vous le savez. Je vais quand même vous expliquer pourquoi : elle va invalider le scénario qu´on a mis en place, le scénario des trois hommes, Alessandri, Ferrandi, et le 3°, soit disant moi…

Cette reconstitution il la faut… !!!

On considère que la vérité est dite mais seulement quand on m´accuse, tout le reste est rejeté, quelque soient les témoignages… Or, tous les témoins oculaires, voient 2 hommes sur les lieux du crime, 2 hommes, même Marion l´écrit dans son rapport de synthèse !

Vous me la refusez, parce le scénario de la partie civile et de l´accusation tomberait à plat… comme vous m´avez refusé le complément d´information…

Quoiqu´on dise, quoiqu´on fasse, on balaye d´un revers de manche tout ce qui dérange :

M. Vinolas, on cache sa lettre et ensuite, on le discrédite… M.Mannarini est malmené sans que vous n´interveniez…vous n´avez pas d´expert en balistique, il ne vient pas au premier procès ni en appel, on vous demande d´en nommer un, vous refusez, quand mes défenseurs en missionnent un, vous l´humiliez …

M. Colombani, ami du préfet, a fait une déposition qui me met hors de cause et qui ne vous a pas convenu. Vous, vous lui dites « vous êtes le témoin idéal » de façon ironique. Il a voulu saluer la famille Erignac, elle l´a traité comme un chien…

Mme Contard a dévisagé le tireur à moins d´un mètre, vous ne lui avez posé aucune question… savoir si elle me reconnaissait…Il faut que ce soit mes défenseurs qui le fassent à votre place… Par contre, à Malpelli, qui n´a rien vu puisqu´il était dans le restaurant en train de manger avec sa femme, vous lui posez des questions pendant trois quart d´heures…

Quand quelqu´un est contre moi, vous lui posez des questions, quand ça m´est favorable, vous faites semblant de ne pas entendre…

Lebbos, on ne sait pas s´il va venir…Frizon, il n´a jamais frappé personne…alors qu´en garde à vue, il y a eu des coups, sur Istria, c´est avéré… Marion, n´en parlons pas…

S´adressant à Me Chabert, vous croyez le commando quand il m´accuse, ce sont alors des hommes courageux, vous les écrasez en les traitant de terroristes et de lâches quand ils m´exonèrent…

S´adressant à une des assesseurs qui avait dit la veille « on n´est pas à la botte de Colonna » : quand je demandais simplement à ne pas partir trop tard pour pouvoir me reposer…Vous croyez que je ne suis pas fatigué quand on m´extrait à 6 heures du matin pour me laisser pendant des heures dans la souricière qui pue la pisse, descendez voir un peu comment c´est en bas !!!

J´ai compris !!! vous ne voulez pas d´une reconstitution parce qu´elle vous gêne, parce que vous savez qu´elle m´innocentera…

Vous êtes pris en flagrant délit !!! Vous voulez soutenir coûte que coûte les Marion, les Thiel, les Levert…

Moi, je suis innocent, on m´accuse au nom de la raison d´état, et pour faire plaisir à la famille Erignac…

Je quitte ce procès, j´ai décidé de ne plus comparaître, vous ferez ce que vous voudrez, vous me condamnerez, mais ce sera sans moi ! je m´en vais, je demande à mes avocats de quitter ce procès…

Les conseils d´Yvan se lèvent, le président les commet d´office, ils refusent, ce refus les expose à des poursuites.

Me Maisonneuve : « il est hors de question de rester alors que notre client nous a demandé de partir »

Me Sollacaro : « j´ai prêté serment il y a 33 ans, je ne suis le commis de personne, si je restais, je trahirais mon serment »

Me Simeoni : « je suis fier d´avoir défendu Yvan Colonna, je suis fier qu´il m´ait récusé, je suis fier de refuser que vous me commettiez d´office »

Me Garbarini : « Je refuse d´être l´alibi judiciaire de ce procès ! »
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeSam 14 Mar - 15:06

Citation :
Colonna : un policier décrit les gardes à vue
Stéphane Durand-Souffland, le figaro

«Il n'y a eu ni menaces, ni pressions», a assuré vendredi l'un des enquêteurs ayant recueilli les aveux complets du commando en 1999.

Bonne nouvelle : le commandant Georges Lebbos va mieux. Ce vétéran de la division nationale antiterroriste (DNAT), omniprésent dans l'enquête sur l'assassinat du préfet Érignac, avait adressé à la cour d'assises, peu avant l'ouverture du procès en appel d'Yvan Colonna, un certificat médical mentionnant un état psychologique alarmant, incompatible avec une comparution en tant que témoin.

Bien des choses se sont passées depuis que le président Wacogne a révélé, le 24 février seulement, l'existence de ce document. Un expert a estimé que le policier était apte à déposer, suggérant fort aimablement un huis clos partiel pour ne pas trop le perturber. M. Lebbos a finalement obtenu mieux qu'une audience sans journalistes, puisque l'accusé et ses conseils, qui promettaient de lui faire passer un mauvais quart d'heure, le présentant comme truqueur et brutal, ont quitté l'audience mercredi dernier.

Il se présente donc serein, et résume avec entrain ses investigations. C'est lui qui, le 23 mai 1999, a obtenu les aveux complets, et déterminants, de Didier Maranelli : après les avoir désignés «de manière alphanumérique», de X1 à X7, le guetteur du commando dénonce tous ses complices, affirmant que le tireur X2 n'est autre qu'Yvan Colonna. «Je ne lui ai rien soufflé, affirme le témoin. Ces histoires de pressions, de menaces, c'est farfelu. Les aveux de M. Maranelli, c'était presque du velours. De toute façon, si vous menacez, si vous frappez, ça ne marche pas.»

Le président s'étonne que le gardé à vue soit resté, pendant ses périodes de repos, dans le bureau du fonctionnaire, et que ses premières révélations aient été recueillies hors procès-verbal - donc illégalement, aux yeux de la défense. «C'est lui qui a voulu me parler, justifie M. Lebbos. Je n'allais pas lui dire : “Hop hop hop, je prends la machine à écrire !” S'il faut tout acter, il faudrait écrire aussi : “Je veux un sandwich, je n'aime pas le beurre”…».

L'ex-pilier de la DNAT doit à présent se justifier sur des faits moins glorieux. Le président puis l'avocat général Kross lui rappellent qu'il avait, en 2003, détourné à des fins privées la commission rogatoire délivrée pour la recherche de M. Colonna, en cavale, ce qui lui a valu un simple avertissement de ses chefs : il voulait retrouver sa compagne, qui l'avait quitté - on comprendra pourquoi dans un instant. «J'ai commis une faute, confesse le témoin, mais cela n'a rien à voir avec ce que j'ai fait en 1999.» A-t-il aussi volé une perceuse dans un grand magasin ? «C'est faux, archifaux !, glapit M. Lebbos. J'avais eu un conflit avec le BHV, à propos d'un tournevis, mais il n'y a pas eu de poursuites.»

«Menteur, manipulateur»

Son ancienne compagne lui succède à la barre. Elle a obtenu la condamnation de M. Lebbos pour violences conjugales : six mois de prison avec sursis, deux ans de mise à l'épreuve, interdiction de l'approcher.

Elle a aussi porté plainte contre lui, dans l'affaire du détournement de procédure, pour «faux et usage de faux, escroquerie par personne dépositaire de l'ordre public». Un juge d'instruction parisien devrait renvoyer sous peu l'adepte du «hors-PV» en correctionnelle.

Invité à évoquer son ancien compagnon, le témoin, également policier, n'y va pas de main morte : «C'est un menteur, un manipulateur, quelqu'un de violent. Il n'hésite pas à faire pression sur les gens pour avoir des résultats. Lors de notre rupture, en octobre 2003, j'ai profité de la protection de ma hiérarchie pour déménager.»

On croirait presque entendre Me Sollacaro, l'un des avocats de Colonna. C'est peut-être pour cela que le président ne pose pas une seule question au témoin sur ce portrait du commandant Lebbos.
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeLun 16 Mar - 20:01

Plus personne ne poste et le forum est bel et bien mort mais je suis sure que certaines lisent encore, alors je continue d'informer...


Article de Jean Michel Apathie sur son blog :

Citation :
Un mot sur le procès d’Yvan Colonna où se joue, répétons-le, une certaine conception de la justice dans la république française. Vendredi, un policier se trouvait à la barre. Il s’agissait de Georges Lebbos, acteur important de la procédure puisque c’est lui qui, en 1999, dans des conditions dénoncées plus tard par la défense d’Yvan Colonna, a recueilli les aveux de l’un des membres du commando assurant que le berger en cavale était le tueur du préfet.

Un miraculé, ce Georges Lebbos. En effet, le 4 février, soit cinq jours avant l’ouverture du procès en appel, le président de la cour d’assises spéciale, Didier Wacogne, reçoit un certificat médical. Georges Lebbos, selon ce document, est gravement dépressif, il ne pourra pas comparaître, impossible, il ne tiendrait pas le coup, son témoignage n’aurait aucune valeur, aucun sens. Plutôt que d’en informer la défense, qui faisait de cette audition l’un des temps forts de son travail, le président Wacogne garde secrète cette information et ne divulguera l’existence de ce certificat que le 23 février. La partialité de l’attitude créera un incident d’audience mémorable.

Les jours passant, le procès s’enfonce dans la confusion, jusqu’au coup d’éclat qui voit Yvan Colonna quitter son propre procès et congédier ses avocats. Et brusquement, c’est à ce moment là que réapparaît Georges Lebbos. Le Parisien de samedi le décrit « en pleine forme lorsqu’il s’approche de la barre ». Envolée la dépression, mais envolés aussi les avocats de la défense qui aurait pu le cuisiner.

Cet épisode pose plusieurs questions qui, jusqu’à présent, ne le sont pas. Quel est donc ce médecin qui soit fait un certificat de complaisance pour éviter à quelqu’un un témoignage en cour d’assises, soit à un diagnostic totalement défaillant? Quelqu’un, au sein d’une justice ainsi bafouée, cherchera-t-il à éclaircir ce point qui n’est pas mince? Disons que pour l’instant, personne ne semble y penser.

Georges Lebbos est donc policier. Est-il digne de quelqu’un qui appartient à une institution aussi prestigieuse de chercher à se dérober à son devoir? Est-il admissible qu’un fonctionnaire au service du public puisse imaginer se soustraire à la justice? Quelqu’un envisage-t-il de sanctionner, ou bien de rappeler à l’ordre, ce fonctionnaire qui semble faire peu de cas de ses obligations? A priori, non, personne n’y songe.

Et que dire de la justice et de ses serviteurs ainsi bafoués, moqués, roulés dans la farine? Ne se trouve-t-il pas un magistrat, au procès ou ailleurs, pour stigmatiser de tels comportements? La ministre de la Justice n’a-t-elle rien sur un épisode aussi consternant?


C’est cela qui trouble au procès d’Yvan Colonna. Que ce dernier soit condamné s’il le mérite, si sa participation au crime est prouvée, soit. Que la justice fasse son travail, car un homme est mort et que ceci ne doit pas rester impuni. Mais s’il apparaît que les pouvoirs et les institutions se liguent pour faire apparaître une vérité qui n’est qu’une commodité, un arrangement qui camoufle les fautes et évite les humiliations, alors les citoyens ne doivent pas accepter cette conception de la justice qui déshonore la République et souille la citoyenneté.

Pour l’instant, ce procès a révélé trop de travers, trop de partialité, trop d’arrangements avec la sincérité, pour que l’on se satisfasse du spectacle donné par la justice française. Et au passage, ce qui trouble aussi, c’est le consternant silence du commentaire, de la politique, de l’observation. Faut-il donc pour la stabilité de la République que l’accusé désigné soit à tout prix coupable? Si c’est le cas, qu’on nous le dise. Tout sera alors plus simple.
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeMar 17 Mar - 9:01

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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeMar 17 Mar - 21:57

Citation :
EXCLUSIF Colonna : plainte des avocats
Stéphane Durand-Souffland, Le Figaro
17/03/2009 | Mise à jour : 15:40 | Commentaires 13 | Ajouter à ma sélection
Les avocats d’Yvan Colonna ont déposé plainte, ce mardi, auprès du procureur de Paris, contre les juges antiterroristes Jean-Louis Bruguière, Laurence Le Vert et Gilbert Thiel. Visant l’article 434 du code pénal, ils accusent les magistrats de « destruction, soustraction, recel ou altération d’un document public ou privé de nature à faciliter la découverte d’un crime ou d’un délit, la recherche des preuves ou la condamnation des coupables ». La peine encourue par les intéressés, du fait de leur fonction, est de cinq ans de prison et 75 000 d’amende.

Si les conseils du berger de Cargèse ont décidé mercredi dernier, sur l’instruction de leur client qui leur a montré le chemin, de quitter le procès en appel qui se poursuit sans eux devant la cour d’assises de Paris spécialement composée, ils n’ont pas renoncé à faire feu de tout bois pour établir l’« innocence » de l’accusé. Leur stratégie est à deux étages. Le premier, à destination de l’opinion publique, consiste à marteler l’idée que les débats sont « truqués » et ne peuvent déboucher que sur la confirmation du verdict de première instance – la réclusion criminelle à perpétuité.

Second étage du dispositif : une offensive procédurale tous azimuts, dont le but est d’ouvrir la voie à un inévitable pourvoi en cassation et, le cas échéant, à une saisine de la Cour européenne des droits de l’homme. C’est évidemment dans ce cadre que s’inscrit la plainte.

Les avocats de M. Colonna reprochent aux juges d’instruction co-saisis de l’enquête sur l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella (6 septembre 1997) et de l’assassinat du préfet Erignac (6 février 1998) – dossiers distincts qui ont été joints par le président de la première cour d’assises -, d’avoir délibérément écartés de la procédure des écoutes téléphoniques judiciaires. Réalisées entre décembre 1998 et mai 1999, date de l’arrestation des membres du commando définitivement condamnés, elles ont, notamment, surpris des conversations entre le chef des conjurés, Alain Ferrandi, expressément surveillé, et Yvan Colonna et sa famille.

L’accusé et ses conseils ont eu vent de l’existence de ces écoutes en examinant la retranscription des auditions réalisées par une commission d’enquête parlementaire sur la Corse, mise en place en 1999, dans la foulée de la désastreuse « affaire des paillotes » dans laquelle fut impliqué Bernard Bonnet, le successeur de Claude Erignac. En octobre 2005, une première demande d’accès à ces documents s’était vu opposer une fin de non-recevoir par Mme Le Vert, exposent-ils dans leur plainte. Le président de la chambre de l’instruction avait à son tour estimé, en vertu de son pouvoir de « filtrage », qu’il n’y avait pas lieu d’intervenir.

Le sujet a fait sa réapparition dans le procès en appel. Trois policiers, manifestement mal à l’aise, ont confirmé l’existence des écoutes fantômes : Jean-Pierre Colombani, ancien des Renseignements généraux, Philippe Frizon, alors commissaire à la Division nationale antiterroriste, et Roger Marion, ancien chef de cette unité. Ce dernier, ajoute la défense d’Yvan Colonna, a précisé que l’accusé « s’affirmait innocent des faits qui lui sont reprochés et s’estimait victime d’un montage policier ».

Pour la défense, ces éléments ont été sciemment occultés parce qu’ils sont à décharge. Le 5 mars, Mes Garbarini, Sollacaro, Simeoni, Dehapiot et Maisonneuve demandaient au président Didier Wacogne de verser les pièces manquantes au volumineux dossier. Ce qui sera fait… le 12, au lendemain du départ de M. Colonna et de ses avocats. Il est permis de s’interroger au passage sur le laps de temps nécessaire pour faire venir de la galerie Saint-Eloi du palais de justice, où se trouvent les bureaux des juges antiterroristes, à la cour d’assises du même palais de justice, les 281 feuillets objets de la demande de M. Wacogne.

En l’absence de Jean-Louis Bruguière, hospitalisé, Le Figaro a sollicité mardi en début d’après-midi Gilbert Thiel et Laurence Le Vert. « Pas de commentaire », a indiqué le premier, tandis qu’une collaboratrice de la seconde précisait qu’elle n’était « pas joignable ».
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeMer 18 Mar - 14:05

Merci pour les INFOS Nimu
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeMer 18 Mar - 22:52

Citation :
Le don d'ubiquité de Colonna n'émeut pas les assises
Stéphane Durand-Souffland, Le Figaro


Deux témoins dont, Jeanne Ferrandi, affirment avoir vu Yvan Colonna dans deux endroits différents le lendemain du crime. Crédits photo : Le Figaro

En l'absence de l'accusé et de sa défense, les contradictions entre témoins ne sont pas relevées à l'audience.

Le procès en appel d'Yvan Colonna se poursuit devant la cour d'assises de Paris spécialement composée. Voici une semaine que l'accusé et sa défense ont claqué la porte de l'audience. Mais les témoins continuent de défiler. La décision ayant été prise d'accoucher d'un verdict aux forceps, on en vient à se demander s'il n'aurait pas mieux valu lancer immédiatement les plaidoiries des parties civiles et le réquisitoire, plutôt que de faire mine de s'intéresser à des dépositions qui, en l'absence de débat contradictoire, n'ont pour ainsi dire aucun sens.

Certains, comme Martin Ottaviani, chauffeur du commando qui assassina le préfet Erignac le 6 février 1998, Jeanne Ferrandi, ex-épouse du chef des conjurés, ou Marcel Istria, également condamné en 2003, refusent de s'exprimer «en l'absence de M. Colonna et de ses avocats». D'autres jouent le jeu. C'est le cas de Valérie Dupuis, l'ex-compagne de Didier Maranelli, entendue mercredi depuis Ajaccio par visioconférence.

Arrêtée avec son ami en mai 1999, c'est elle qui introduira le nom d'Yvan Colonna dans la procédure. «Je n'ai jamais menti en garde à vue», souligne la jeune femme qui se décrit comme «psychologiquement fragile». Elle précise que, pendant sa rétention à la Division nationale antiterroriste, «un monsieur d'un certain âge m'a fait comprendre, en me parlant très gentiment, que si je me taisais, je risquais moi aussi d'aller en prison. Comme rien ne passe avant ma petite fille, j'ai décidé de dire la vérité». À noter qu'il n'est pas fait mention de pressions ou de menaces scandaleuses.

Les seules questions qui vaillent

À la fois franche et prudente, Mme Dupuis, qui a refait sa vie, explique d'emblée qu'elle peut «dire des choses sur Didier Maranelli mais rien sur Yvan. Je ne voudrais pas l'enfoncer parce que je ne sais rien de cette histoire. On ne sait pas aujourd'hui s'il est innocent ou coupable, et je ne peux pas dire si le fait qu'il soit venu chez moi, à Cargèse, a un rapport ou pas avec ce procès». «Je l'ai vu une seule fois à la maison, c'était après les événements», rappelle-t-elle, qualifiant ainsi l'assassinat du préfet. Invitée par le président à préciser la date de ce conciliabule apparemment très bref entre MM. Colonna et Maranelli, le témoin n'hésite pas : «Le 7 février, entre 9 heures et 10 heures du matin». Et de relater que, depuis le crime et cette entrevue, son ex-compagnon était devenu méfiant, quasi paranoïaque, allant jusqu'à brûler des vêtements comme s'il craignait qu'ils ne le compromettent.

Comme la défense boycotte l'audience, assumant les conséquences de cette désertion judiciaire, personne ne pose à Mme Dupuis les seules questions qui vaillent. Nul ne lui rappelle que Didier Maranelli, à cette barre, a déclaré le 6 mars dernier qu'Yvan Colonna n'était jamais venu à son domicile et qu'en tout état de cause, le 7 février 1998, il se trouvait non pas à Cargèse mais chez ses parents, à Cristinacce. Pas une voix ne pointe une faiblesse du dossier : selon la version soutenue par l'accusation, Yvan Colonna se trouvait, ce 7 février au matin, à Ajaccio, chez Alain Ferrandi, comme en attestent l'épouse de celui-ci et celle de Pierre Alessandri. Une lecture linéaire du dossier permet donc de démontrer que l'accusé - qui fut le premier à s'en étonner après son arrestation - jouissait d'un prodigieux don d'ubiquité, se trouvant simultanément en deux endroits distants d'une cinquantaine de kilomètres.

Un procès sans défense, ce n'est rien d'autre que la validation faussement critique d'une thèse écrite à l'instruction, avec l'alibi tendancieux d'une oralité unijambiste. Il est plus que temps d'en finir avec cet appel mort-né.
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeJeu 19 Mar - 22:48

Et ça continue...


Citation :
Colonna : les juges s’empêtrent dans leurs contradictions
Par Philippe Madelin | Journaliste | 19/03/2009 | 13H12


Le juge Laurence LeVert s’empêtre dans ses contradictions, avec force hésitations. Elle admet qu’il n’y avait que deux hommes sur les lieux de l’assassinat du préfet Erignac, et non pas trois comme elle le soutenait avec l’acte d’accusation.

Nous sommes le mercredi 18 mars. Les débats durent depuis près de cinq semaines, et, soudain, voici exclu de la scène du crime Yvan Colonna, censé être le troisième homme du « commando ». Du coup s’effondre la construction bâtie par le parquet.

C’est la surprise du chef dans ce procès en cour d’assises intenté à Yvan Colonna.

Laurence LeVert devrait savoir de quoi elle parle. Elle a été, avec Jean-Louis Bruguière, l’un des trois juges d’instruction chargés d’éclaircir l’affaire, de bâtir le dossier à charge.

Evoquant dans le désordre les dossiers 1337 –dit de la piste agricole- , 1338 –visant l’assassinat du préfet- , 1797 -consacré à l’attentat contre la gendarmerie de Pietrosella-, Mme LeVert peine à rendre clairs les liens entre les différentes procédures. Elle a beau évoquer la logique judiciaire, elle parvient mal à expliquer pourquoi tel dossier d’écoutes figurant dans le « 1337 » n’a pas été versé au 1338…

Et, à force d’atermoiements, elle a fini par balancer une part de la vérité que tous les enquêteurs se sont jusqu’alors escrimés à masquer à coups de mensonges plus ou moins patents.

Seul à s'attirer les grâces de Thiel : Colonna

En fin de compte, dans ce procès Colonna, ont donc été plus intéressantes que prévu les dépositions des deux juges d’instruction qui ont clôturé la série des témoignages qui devaient accabler Yvan Colonna.

Deuxième des trois juges d’instruction chargés du dossier, Gilbert Thiel joue aussi de la sincérité, mais sur un tout autre registre. Le registre de la tragédie à l’ancienne, belle voix de comédien, texte littéraire jusqu’à la caricature. Trois heures durant, le juge Thiel a dévidé le récit des complots qu’il a dû affronter au cours de cette enquête hors norme :

* Le complot des nationalistes, évidemment.
* Le complot des assassins lancés dans une escalade sans fin de la violence.
* Le complot des gendarmes de la Section de recherche d’Ajaccio, dont le magistrat s’est appliqué à démontrer l’incapacité qui l’a conduit à les dessaisir.
* Le complot des hommes de la PJ d’Ajaccio, obsédés par la « piste agricole » retenue comme hypothèse initiale pour retrouver les assassins du préfet Erignac.
* Les Complots ourdis par le préfet Bonnet et par le patron de la DNAT, Roger Marion.

Des obstacles qui n’ont cessé de se multiplier pour gêner son travail. Des champs de mine qu’il a dû franchir. A l’écouter, on a l’impression que Thiel a été assailli par les ennemis. Le seul qu’il semble estimer est paradoxalement Colonna.

Il rappelle avec insistance la profession de foi de l’accusé, le 23 juin 2003, lors de leur premier entretien après son arrestation :

« Je vous affirme que je ne fais plus partie du groupe des anonymes, que je n’ai pas tué le préfet Erignac. Je sais qu’il était votre ami, je vous le dis les yeux dans les yeux. »

Depuis, Colonna ne s’est jamais départi de cette position.

Les convictions de l’accusation vacillent

A part ça, 28 jours de débats dans ce deuxième procès sans qu’apparaisse Colonna. On discute de tout, sauf de Colonna. Quelquefois, on se force presque à en parler tant il est absent. Absent de sa cage de verre, bien sûr, mais aussi absent du dossier.

Un point de vue que ne partage pas Me Christian Frémaux, l’un des avocats siégeant sur les bancs des parties civiles.

Il n’en reste pas moins qu’on en est quasiment au même point. Beaucoup de suspicions, toujours aucune preuve décisive et même le sentiment que les convictions de l’accusation vacillent.

Tout comme le président Didier Wacogne, l’avocat général Christophe Tessier semble parfois se substituer aux avocats de la défense pour miner le dossier. Une défense qui n’a toujours pas rejoint son banc. Le procureur Kross est pour sa part carrément absent, on ne l’entend pas.

Le procès s’enfonce dans un marais brumeux. Comme si on ne tenait plus trop à le mener à son terme.

Au niveau des magistrats, il est évident qu’on est désormais très préoccupé par l’image peu séduisante de la justice française donnée à travers ce procès absurde.

Une image symboliquement représentée hier par le témoignage d’un des policiers du Raid qui ont arrêté Colonna en 2003. Ne demandez pas ce qu’il a raconté. Il était caché derrière une paroi en verre cathédrale, sa parole si déformée par le filtrage audio qu’on ne comprenait rien. C’était absurde, surréaliste, et d’ailleurs sans importance : l’homme n’avait rien à dire.

Ainsi, de jour en jour se sont entassés sur le bureau du président de la cour d’assises des témoignages insignifiants. L’accusation glane parfois un minuscule détail à droite ou à gauche. Mais rien de décisif. Rien qui puisse convaincre que Colonna est coupable, qu’il mérite la réclusion à perpétuité. Puisque tel est l’enjeu fondamental, il ne faut pas l’oublier.
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeMar 24 Mar - 21:15

Citation :
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5 questions autour de l’affaire Colonna

Le verdict dans le procès en appel d’Yvan Colonna devrait être prononcé vendredi prochain. A quelques jours de l’échéance, un point rapide sur l’essentiel du dossier.

Quelles charges pèsent au juste sur Yvan Colonna ?

Uniquement les mises en cause initiales des membres du commando qui a assassiné Claude Erignac le 6 février 1998, à Ajaccio. Les autres éléments du dossier (dont certains n’ont tout bonnement pas été pris en compte par une instruction menée exclusivement à charge) sont à décharge : l’analyse balistique qui conclut à un tireur de grande taille, les témoins oculaires qui ne reconnaissent pas Yvan Colonna, les écoutes téléphoniques qui n’indiquent rien de suspect, les rétractations des membres du commando, les contradictions dans leurs premières déclarations. C’est pourquoi la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), dans le rapport qu’elle a rendu après le procès de 2007, a dénoncé la faiblesse d’une accusation ayant conduit à une perpétuité.

Pourquoi ses "amis" l’auraient-ils désigné à tort ?

Pour minimiser leur rôle dans l’assassinat ; pour couvrir d’autres personnes ; parce que le nom d’Yvan Colonna leur aurait été "suggéré" par les enquêteurs. Il ne s’agit-là que d’hypothèses, mais leur simple formulation doit nous rappeler qu’il y a une place pour le doute. Dans d’autres affaires (Dominique Baudis, Patrick Dils...), des aveux circonstanciés ont conduit à accuser des individus finalement mis hors de cause. Lors de l’audience du 9 mars 2009, Pierre Alessandri a en outre lâché : « Effectivement, j’ai des reproches à faire à Yvan. Quand j’ai décidé de franchir le pas de la violence clandestine, j’ai espéré qu’il ferait partie de notre groupe. Ce que je lui reproche, c’est ça : d’avoir laissé Didier Maranelli et Martin Ottaviani monter au charbon alors que c’est lui qui aurait dû le faire, pour être cohérent avec son discours. » Aussi pourrions-nous imaginer le choix d’un bouc-émissaire (ou d’un leurre) qui s’expliquerait par un ressentiment : à l’encontre d’un "ami" qui partage les mêmes idées, et qui ne veut pas pour autant aller les défendre par l’action violente ou le meurtre. Depuis Dantès envoyé au château d’If par Morcerf et Danglars, on sait qu’avec certains "amis"... on n’a plus besoin d’ennemis. Combien de turpitudes humaines, trop humaines, font les grandes affaires qui marquent l’Histoire ?

Pourquoi la cavale ?

C’est l’un des arguments (sans valeur légale) qui revient souvent chez les commentateurs : on ne fuit pas la Justice lorsqu’on est innocent. S’ils lisaient le rapport de la FIDH de 1998 concernant les pratiques de la Division nationale anti-terroriste (DNAT), notamment en Corse, ils seraient probablement moins affirmatifs. Tous les abus révélés au grand jour à l’occasion du procès en appel se trouvent dénoncés depuis plus de dix ans dans les dizaines de pages de France : la porte ouverte à l’arbitraire : les instructions à charge, les pressions sur les témoins, les détentions "préventives" qui s’éternisent, les "femmes-otages" qu’on utilise pour faire avouer n’importe quoi en garde à vue, les multiples atteintes aux droits de la défense. Je m’étonne à cet égard du silence de la gauche, et plus particulièrement des mouvements altermondialistes ou d’extrême-gauche. Ces derniers, effectivement, sont toujours prêts à scander "Sarko=facho", à vilipender la guerre des Etats-Unis contre le "terrorisme" ou à s’émouvoir du sort des prisonniers de Guantanamo. Alors même que, toutes proportions gardées, les atteintes aux libertés individuelles et les dérives qui peuvent survenir au nom de la lutte contre le "terrorisme" existent en France depuis bien avant le 11 septembre 2001. Au lendemain du 6 février 1998, de nombreux insulaires, qui n’avaient rien à voir de près ou de loin avec l’affaire Erignac, sont passés dans les geôles de la DNAT ; certains ont fait des mois, voire des années de "préventive", avant d’être libérés. J’attends toujours que les bonnes âmes qui ont récemment appelé à une manifestation de solidarité avec la Guadeloupe daignent se pencher sur ce qui est en train de se passer à la cour d’assises spéciale de Paris.

Pourquoi l’Etat aurait-il intérêt à faire condamner un innocent ?

Parce que les institutions, pour assurer leur crédibilité, peinent à reconnaître leurs erreurs et ont besoin de sauver les apparences ; quitte à sacrifier un individu. Or, les enquêteurs de la DNAT, les magistrats de l’institution judiciaire ainsi que deux ministres de l’Intérieur (Jean-Pierre Chevènement puis Nicolas Sarkozy), au mépris de la présomption d’innocence, ont désigné Yvan Colonna comme étant l’assassin du préfet Erignac. Revenir en arrière équivaudrait pour eux à un camouflet. Pour l’institution médiatique également, qui a massivement relayé le postulat de la culpabilité. Condamner Yvan Colonna, qu’il soit coupable ou innocent, permettrait en outre à l’appareil d’Etat d’entériner l’affront du 6 février 1998 en affirmant qu’on ne défie pas impunément le pouvoir. Il s’agirait alors d’un rite symbolique et expiatoire.

Peut-on rapprocher cette affaire de l’affaire Dreyfus ?

Oui. Le spectre de la raison d’Etat n’est pas sans rappeler les mots de Maurras au sujet de Dreyfus : "Qu’importe qu’il soit coupable ou innocent ? L’intérêt de la Nation commande qu’il soit condamné !" L’affaire Dreyfus s’est par ailleurs déroulée sur fond d’antisémitisme. Or, lorsque Le Canard enchaîné titre Encore un procès bien corsé, ce n’est finalement pas très éloigné de quelque chose qui ressemblerait à Encore une histoire juive. Il y a un racisme anti-Corse, c’est-à-dire une manière d’attribuer à toute une population un ensemble de stéréotypes ou de travers. J’ai pu lire certains commentaires qui disaient en substance : "Si ce n’est pas lui [Yvan Colonna], de toute façon c’est un autre, ils [les Corses] n’ont qu’à se décider à parler." Comme si la Corse entière était collectivement coupable de l’assassinat du préfet Erignac. Comme si chaque insulaire était au courant (et complice, bien sûr) des agissements de tous les autres. Lorsqu’un crime a lieu à Paris, demande-t-on à chaque Parisien de se justifier et d’assumer l’acte du criminel ?
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeJeu 26 Mar - 22:12

Et demain, dans l'indifférence générale du bon peuple de france, un homme sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité probablement assortie d'une peine de sureté de 22 ans, et ce, après avoir déjà fait 6 ans de prison et sans la moindre preuve de sa culpabilité.
Que le bon peuple dorme sur ses deux oreilles, le big brother veille à sa sécurité et à sa tranquillité.
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeVen 27 Mar - 15:25

Encore quelques heures silent
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeVen 27 Mar - 23:06

affraid affraid affraid

Des fois, j'ai vraiment l'impression de croire au père Noël.... (en même temps, mieux vaut avoir de l'espoir....)
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeLun 30 Mar - 13:32

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Procès Colonna: le silence et la démission des journalistes 30/03

Par Jean-Michel Aphatie le 30 mars 2009, 10:00 - Lien permanent

Ce matin, Alain Duhamel a consacré son éditorial au procès d’Yvan Colonna, achevé vendredi sur la plus lourde condamnation envisageable, la prison à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. Hormis les propos d’Alain, rien dans la presse écrite d’aujourd’hui, rien hier non plus et finalement, au regard de ce qui s’est joué devant la cour d’assises spéciale durant presque deux mois, il n’y avait pas grand chose non plus dans les journaux samedi.

Le procès tel qu’il s’est déroulé, tel qu’il a été mené, dans ses faiblesses et ses manques, dans son apport aussi, indéniable, à une partie de la vérité, paraît avoir établi plusieurs évidences. La première concerne Yvan Colonna. Hors de toute polémique, sa connaissance des initiateurs du meurtre du préfet Erignac, certains témoignages attestant de sa présence à Ajaccio juste avant et juste après le meurtre, signent une forme de culpabilité le concernant. Mais une forme seulement. Car ni les enquêteurs de la police, ni les juges de l’instruction, n’ont pu établir formellement qu’Yvan Colonna est l’assassin du préfet Erignac. Or, c’est pour cela qu’il a été condamné. Et c’est pour cela, uniquement pour cela, que ce jugement mériterait davantage d’indignation qu’il n’en a provoqué.

Comment la justice française peut-elle affirmer, au nom du peuple français, quelque chose qu’elle a été incapable d’établir? Comment l’avocat général, dans son réquisitoire, a-t-il pu affirmer de l’accusé qu’il était « le tireur, l’exécuteur et le bourreau »? Il est comme nous: à minima, il n’en sait rien. Peut-être en a-t-il l’intime conviction, peut-être est-il excédé par les dérobades d’Yvan Colonna, peut-être est-il traumatisé par le meurtre. Pour autant, tous ces sentiments ne justifient pas qu’un magistrat appuie sur eux sa démonstration et réclame une peine hors de proportion avec ce que le procès a pu établir. Et l’étonnement grandit encore quand les magistrats professionnels qui composent la cour d’assises spéciale suivent le réquisitoire et condamnent l’accusé à la peine maximale, le désignant eux aussi, sans l’ombre d’un doute, dans une certitude incompréhensible, comme « le tireur, l’exécuteur et le bourreau ».

Samedi, Libération a titré ainsi son papier, publié page 6: « Yvan Colonna: le procès tangue, pas le verdict. » Cette mise en contradiction du procès et du verdict synthétise formidablement le problème. Ce titre dit bien que le verdict est indépendant du procès. Ce qui, dans une démocratie, n’est pas acceptable.

Curieusement, ce constat, partagé, est demeuré sans suites. Nulle part dans la presse, un éditorial n’a posé la question, soulevé le problème. Certains papiers, mais de manière très inégale, ont souligné la partialité du président, donc l’orientation du cours de la justice. Mais pas un commentaire sur ce sujet, dans la presse, donc encore moins d’indignation. Le procès a été suivi de manière factuelle, et faut-il le préciser, de manière très inégale, mais pas une plume ne s’est consacrée à l’observation des principes.

Que déduire de ce silence? Plusieurs hypothèses. A l’heure de la mondialisation et de la crise qu’elle provoque, nos sociétés paraissent parfois n’avoir pas d’autre préoccupations que mercantiles. Bien sûr, nous savons tous que l’aventure humaine vaut plus par l’esprit que par l’argent. Régulièrement, pourtant, nous l’oublions.

Autre hypothèse. Dans ce vieux pays républicain, sentiment qui honore ce grand peuple, le besoin de punition face à l'agression de l'Etat est infiniment plus fort que l’envie de justice. Disons-le autrement: dans une telle circonstance, mieux vaut risquer l’injustice plutôt que fabriquer un désordre. Dans sa perception tactile de l’opinion publique, la presse, le monde du journalisme dans son ensemble, paraissent avoir remarquablement intégré cette hiérarchie.

Enfin, dernier élément explicatif, trente ans de désordres et de violences en Corse ont lassé depuis longtemps le continent. L’incompréhensible histoire du nationalisme sur l’île, ses querelles mortelles, ses instrumentalisations incessantes, ont détourné toute une catégorie de la population française de l’observation des principes. Que l’autorité et la force règle le problème, voilà ce que semble signifier le silence collectif face à l’impression de dérapage judiciaire qu’a dégagé le procès.

S on peut l’expliquer, l’inattention aux principes n’en est pas moins glaçante. La démocratie est un bien fragile, un équilibre précaire. Un manquement, à tout moment, laisse une trace dans la culture collective et peut donner, un jour, un fruit indésirable. C’est pour cela que le combat doit être permanent. Rien ne doit être négligé. Et même si les mots peuvent parfois paraître vains, ils n’en demeurent pas moins comme des marques dans les consciences et des garde fous pour les pouvoirs.

Que la presse et les journalistes aient désinvestis à ce point cette fonction minimale de vigilance démocratique désole et attriste.
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeMar 31 Mar - 18:31

Citation :
A Bastia, un jeune de 14 ans dans le coma suite aux manifs
Un jeune de 14 ans est tombé dans le coma suite à une manifestation contre la condamnation d’Yvan Colonna. Son père accuse les gendarmes mobiles. Le journaliste Benoit Bertrand-Cadi était sur place.


Xavier aurait été plongé dans le coma suite à un jet de grenade lacrymogène. (Intervention de CRS pendant des manifestations étudiantes / photo : Grégoire Lannoy - Flickr - cc)
Xavier aurait été plongé dans le coma suite à un jet de grenade lacrymogène. (Intervention de CRS pendant des manifestations étudiantes / photo : Grégoire Lannoy - Flickr - cc)
Il s'appelle Xavier Orsini. Hier, avec quelques amis de son lycée, ce jeune homme de 14 ans décide d'aller manifester devant de la Préfecture de Haute Corse, à Bastia, contre la condamnation d'Yvan Colonna. Face au 150 manifestants un impressionnant dispositif de gendarmes mobiles. Bientôt la situation dégénère : jets de pierres contre tirs de grenades lacrymogènes.

Aux environs de 18 heures, Xavier Orsini s'écroule avenue du Maréchal Sébastiani. Des commerçants et des jeunes se précipitent pour le secourir tandis que les affrontements entre force de l'ordre et jeunes se poursuivent. Le jeune homme dans le coma va subir une lourde intervention durant la nuit, victime d'une double fracture de la mâchoire d'un oedème cérébral et d'une infection pulmonaire. Les médecins ne se prononcent toujours pas sur l'évolution de son état.

Une riposte disproportionnée
Selon le père de la victime et des amis de Xavier présents sur les lieux, son fils aurait été victime d'un tir tendu de la part des gendarmes : «un acte inadmissible : il s'agit d'une riposte disproportionnée», déclare Olivier Orsoni. Une enquête a été confiée à la Police judiciaire de Bastia pour déterminer les circonstances exactes du drame. Antoine Poussier, directeur de cabinet du préfet, affirme cependant que les gendarmes étaient à plus de 150 m et ont respecté les procédures de « tirs en cloche ».

Depuis 11 heures du matin, cent cinquante jeunes sont rassemblés devant le commissariat de Bastia avec l'envie d'en découdre. Olivier Orsini présent sur place tente de les calmer. Il déposera une plainte cet après-midi.

Mardi 31 Mars 2009 - 14:57
Benoit Bertrand-Cadi


et sur cette vidéo vous remarquerez que les tirs ne sont PAS DU TOUT en cloche comme la police le prétend :





Et cette répression c'est comme ça à longueur d'années
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeMar 31 Mar - 19:24

affraid affraid

incitation à la haine because forum, mais le cœur y est !!!

ps : c'est complètement hallucinant d'entendre le nombre de grenades qui sont projetées dans une si petite ruelle!!!!!!! En plus il n'y a qu'une centaine de personnes Shocked
Ils vous gazent en fait !!!!
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeMer 1 Avr - 15:49

Aza a écrit:
affraid affraid

incitation à la haine because forum, mais le cœur y est !!!

ps : c'est complètement hallucinant d'entendre le nombre de grenades qui sont projetées dans une si petite ruelle!!!!!!! En plus il n'y a qu'une centaine de personnes Shocked
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C'est comme ça depuis des décennies et ça va en s'aggravant. Le jeune de 14 ans est toujours dans le coma.
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeMar 7 Avr - 13:30

Citation :
Manif de Bastia : la mise au point de Gilles Leclair (Aujourd'hui 12h29)

(Alex Bertocchini - Alta Frequenza) - Incidents de Bastia. Les services de sécurité en Corse se positionnent. En effet, à la suite du reportage diffusé hier soir (lundi) sur les antennes de France 3 Corse, Gilles Leclair, coordonnateur des services de sécurité dans l’île a tenu à faire une mise au point très nette.

Oui, il y a eu des tirs tendus à Bastia mais dans des conditions tout à fait réglementaires. Gilles Leclair et un haut responsable des CRS ont fait une démonstration de ce qui se passe effectivement lors d’une manifestation. Le Cougar, utilisée par les forces de l’ordre est une arme multifonction. Il y a en effet, deux positions possibles lors de l’utilisation. Une position dite en cloche pour les tirs de grenades lacrymogènes et une position horizontale pour le tir de blinis sorte de Flash-ball. Selon le préfet de police, les images diffusées par la télévision et notamment celle où on voit le manifestant frappé par une balle qui rebondit sur lui confirme bien qu’il s’agit d’un blinis. En revanche, aucune image ne mette en évidence un tir horizontal effectué avec une grenade lacrymogène.Rien ne permet donc à l’heure actuelle de définir réellement ce qui s’est passé ni dans un sens ni dans l’autre ; oui le tir tendu existe mais il est bien réglementaire, c’est la position aujourd’hui officielle des services de sécurité. Il est évident que si tirs tendus de grenades lacrymogènes ont été effectués, seule une enquête permettra de le dire. Il est intéressant de remarquer quand même, que le ministre de l’intérieur pas plus tard que dimanche a affirmé qu’il n’y avait pas de tir tendu. Apparemment, elle ne semble pas être très au fait des procédures mises en route par ses propres hommes lors des manifestations.


Je constate qu'une fois de plus, les déclarations officielles ne sont que mensonges et arrangements entre "amis".
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeMar 7 Avr - 14:39

Nimu a écrit:

Je constate qu'une fois de plus, les déclarations officielles ne sont que mensonges et arrangements entre "amis".

Arrangements pour que les gens ne sachent pas, comme d'habitude....
Vérité trop "difficile" à dire et/ou à entendre, surtout quand on s'aperçoit qu'on l'a cautionnée et qu'on l'a cautionne ... à moins qu'on ne soit juste en train de survivre..



Là où je vais où il n'y aura que la vindict populaire (surgavée de faits divers....), j'ai peur, je me vide à mesure que passe les secondes...
J'aurai aimé la Justice, même si elle m'effraie. J'irai sans ..
..


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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitimeMer 8 Avr - 9:52

honnêtement Aza, ça me fait plaisir que tu lises les articles, que tu tournes pas le dos à ce qui se passe. Tu es la seule mais ça n'a pas d'importance. C'est toujours une personne informée.
Merci.
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MessageSujet: Re: Raison d'état   Raison d'état Icon_minitime

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